«L’analyse des données radar disponibles et du signal de la balise de détresse ont permis de définir une zone de recherches prioritaire et les moyens à mettre en œuvre», a précisé le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) français, qui a deux enquêteurs présents sur le navire.
C’est Le Laplace, un bâtiment de la marine française qui était arrivé le 31 mai dans la zone du crash qui a vite a repéré le signal. Il est équipé de trois engins capables de détecter les échos sonar des boîtes noires jusqu’à près de 5.000 mètres. Si les autorités égyptiennes restent prudentes quant à l’origine du signal, le BEA est sûr qu’il s’agit bel bien d’un enregistreur de vol.
Cependant, si la localisation de cette boîte noire est une avancée, pour Rémy Jouty, président du Bureau d’enquêtes et d’analyses, elle n’est qu’une «première étape». Car, l’enregistreur de vol doit être remonté à la surface. Il faut donc d’autres équipements. Alors que le navire de la marine française n’en dispose pas.
En conséquence, un autre bateau qui doit faire la remontée des boîtes noires, doit se rendre sur la zone du crash. «Il faut envoyer les robots assez profondément pour plonger et récupérer avec leus pinces et bras manipulateurs télécommandés depuis le bateau de surface pour récupérer les boîtes noires», prévient Gérard Fledzer, spécialiste en aéronautique. A l’en croire, l’opération va «prendre quelques jours, voire une à deux semaines, mais pas plus».
Si les bateaux parviennent à remonter les boîtes noires, les enregistreurs audio du cockpit et des données de vol devront ensuite être envoyés au Caire pour analyse par les experts égyptiens du ministère de l’Aviation civile et les experts français du BEA. Et ce sont seulement ces analyses qui pourront permettre de connaître les causes du crash de l’Airbus A320 d’EgyptAir qui s’est abîmé le 19 mai entre la Crète et la côte nord de l’Egypte, avec 66 personnes à bord, après avoir disparu des écrans radar.
Aucune trace d’explosif n’a été trouvée sur les débris de l’avion recueillis jusqu’à présent. Le ministre égyptien de l’Aviation civile avait dès le début, privilégié la thèse d’un attentat terroriste avant de se raviser.
Anani GALLEY