CPI: le sort de Dominic Ongwen, l’autre Joseph Kony, devant Fatou Bensouda ce jeudi

Afriquinfos Editeur
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Surnommé la «Fourmi Blanche», Dominic Ongwen était un des commandants les plus redoutés de la LRA menée par Joseph Kony, qui a tué plus de 100.000 personnes et enlevé plus de 60.000 enfants depuis sa création dans la deuxième partie des années 80, selon l'ONU.

M. Ongwen, âgé d'environ 40 ans et ex-enfant soldat lui-même, doit répondre de 70 chefs de crimes contre l'humanité et crimes de guerre portant sur la période 2002-2005, dont l'esclavage sexuel, le meurtre et l'enrôlement d'enfants soldats. Lors de la phase dite de confirmation des charges, qui doit débuter ce jeudi pour prendre fin le 27 janvier, la procureure et son bureau tenteront de convaincre les juges de la pertinence de leur dossier pour aboutir à un procès. Une décision sera prise à un stade ultérieur.

Des combattants de la LRA sous commandement  de Dominic Ongwen, «ont enlevé des civils, les ont forcés à porter des objets pillés (…) leur ont tiré dessus et les ont menacés», indique l'accusation dans un document listant les charges. Lors d'une de ces attaques, contre le camp Odek en avril 2004, au moins 61 hommes, femmes et enfants ont été tués. «Un individu a été forcé à tuer un homme avec une massue et forcé à inspecter des corps en décomposition, dont celui de son père», selon l'accusation.

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Ongwen, lui-même victime?

Recherché par la CPI depuis 2005, M. Ongwen est poursuivi pour 70 charges incluant huit crimes «sexuels et basés sur le genre». Avec Joseph Kony et des responsables de la brigade Sinia qu'il commandait, M. Ongwen  avait pour but commun d'enlever des filles et des femmes pour en faire des servantes, des épouses forcées à se marier et des esclaves sexuelles. La LRA a commis des atrocités non-seulement en Ouganda, mais aussi au Sud du Soudan, dans le nord-est de la République démocratique du Congo ainsi qu'en Centrafrique.

En dépit de sa jeunesse, Dominic Ongwen a très vite été repéré pour sa loyauté dans le crime, son courage au combat et ses qualités de tacticien. Mais certains groupes de défense des droits de l'Homme estiment que Dominic Ongwen est à l'origine lui-même une victime, «il a été enlevé pour devenir enfant soldat alors qu'il rentrait de l'école, alors qu’il avait 14 ans», ont-ils soutenu.

Vignikpo A.