Coton : Le Cameroun projette plus de 260.000 tonnes en 2013-2014 et 300.000 tonnes en 2014-2015 (producteurs)

Afriquinfos Editeur
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 En 2012-2013, avant les violentes pluies survenues dans les régions du Nord et de l'Extrême-Nord entre août et octobre 2012 et qui avaient dévasté d'importantes surfaces d'exploitation, deux des trois principaux bassins de production nationaux, les projections tablaient sur 250.000 tonnes.

Après plusieurs révisions à la baisse entre 240.000 et 227.000 tonnes, c'est finalement plus de 230.000 tonnes qui ont été déclarées au terme de la saison, confirmant une tendance haussière observée depuis deux saisons à la suite de quatre années consécutives de morosité due à une crise de la filière causée par la chute des cours mondiaux du coton.

«Chaque année, ça remonte. Pour la nouvelle saison, on espère que le tonnage prévu, on va l'atteindre : au moins 260.000 tonnes. On va même dépasser ce chiffre, si possible. Pour l'année prochaine, on mise sur 300.000 tonnes », a souligné Oumaté Ousmane, le président de la CNPCC joint mercredi par Xinhua à Garoua, siège de cette organisation dans le Nord où se trouve également la Société de développement du coton (SODECOTON, étatique).

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La nouvelle saison reste néanmoins marquée elle aussi par des inondations à Kaélé et Yagoua, deux localités de la région de l'Extrême-Nord. « Nos inquiétudes, c'est pour le coton collecté. A cause des inondations, il y a des planteurs qui ont perdu beaucoup de coton. Les champs sont dans l'eau, y compris pour le maïs qui est récolté avec des pirogues. Vous imaginez ce qu'il en est du coton », a fait savoir Ousmane. Ces inondations sont cependant jugées moins graves que celles de 2012 où il avait été fait état d'environ 30.000 hectares de plantations dévastées par ces intempéries, sur une superficie globale de plus de 220.000 hectares exploités par quelque 270.000 producteurs, d'après les statistiques révélées par la CNPCC. A cause de cette catastrophe, beaucoup de planteurs se sont retrouvés incapables de rembourser leurs crédits octroyés par la SODECOTON par le biais de la CNPCC, notamment au profit de l'achat des intrants dont les engrais, informe Oumaté Ousmane qui, au terme de la saison écoulée, annonçait une dette cumulée de plusieurs années à hauteur de plus de 2 milliards de francs CFA (4 millions de dollars).

 «Les crédits ont augmenté de plus de 700 millions de francs (1,4 millions de dollars, NDLR», affirmait-il mercredi. La saison 2006-2007 reste celle du grand cru pour le Cameroun, où la production avait atteint le record de 360.000 tonnes de coton graine. Chutée à 111.000 tonnes en 2009-2010, celle-ci est remontée à 180.000 tonnes en 2011-2012, à en croire les chiffres publiés par la SODECOTON qui offre aujourd'hui un prix au producteur de 265 francs CFA (0,53 dollar) le kilo de première qualité, contre 255 (0,51 dollar) et 245 (0,49 dollar) franc pour la deuxième et la troisième qualités. Pour les récoltes précoces réalisées entre décembre et janvier, une prime allouée permet un relèvement de ce prix d'achat à 275 francs (0,55 dollar) le kilo.