"Les Africains seraient-ils incapables de se développer? Ont-ils utilisé les bons modèles de développement et les méthodes appliquées au contexte socioculturel de leur pays? Le traitement réservé aux ménages africains dans les politiques économiques et sociales est-il ordonné au développement des Etats?", s'est interrogé le président du Conseil économique et social de Côte d'Ivoire, Marcel Zadi Kessy, à l'ouverture du forum.
Marcel Zadi Kessy a relevé la persistance du sous-développement et l'aggravation de la pauvreté en Afrique en raison des marchés intérieurs "étroits" avec des ménages "trop démunis" pour être des consommateurs "significatifs" des entreprises locales.
"Si l'on ne s'attache pas sérieusement à assurer des revenus réguliers aux ménages, surtout dans les zones rurales, à leur enseigner la gestion de leurs budgets familiaux ainsi que le sens de l'épargne, ils continueront de s'appauvrir et à aggraver l'inconsistance des marchés intérieurs et les revenus des entreprises s'en ressentiront gravement", a-t-il prévenu.
Pour sa part, le président du patronat ivoirien, Jean Kacou Diagou, a mis en exergue les "handicaps" des Etats africains notamment, la surabondance de la main d'œuvre, la faible compétitivité des entreprises, la jeunesse de la population parfois mal formée, le très bas revenus des ménages et appelé à "en tirer profit" pour en faire des "avantages comparatifs".
Il a souhaité que le forum, dénommé "African economic forum", débouche sur des "choix stratégiques" pour le bien-être des populations et le développement des économies locales.
La rencontre regroupe près de 300 participants dont des autorités gouvernementales, des décideurs des secteurs public et privé, des membres de la société civile, des représentants d'institutions internationales et des associations de jeunes et de femmes.
Leurs échanges doivent déboucher sur des suggestions et des recommandations dont la mise en œuvre doit être "visible et concrète", selon les organisateurs.