«Colonel H», de son vrai nom Moïse Metchro Harold Metch s’est présenté menotté à l’audience pour avoir été le leader du «Groupement des patriotes pour la paix». Une milice qui avait été formée à la suite du coup d’Etat manqué des Forces nouvelles (FN) contre l’ex-chef d’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo en septembre 2002.
«Notre rôle était de réprimer les manifestations de l’opposition pro-Ouattara de l’époque. Nous disposions de cartes professionnelles qui nous permettaient de porter des armes. Avec ces armes, nous intimidions les militants de l’opposition en procédant par moments à des incursions musclées dans les mosquées», a-t-il narré comme témoin à charge.
Et d’enfoncer Simone Gbagbo: «J’appartenais au GPP, une branche de la galaxie patriotique. Simone Gbagbo était la financière des patriotes, dont le GPP». Selon ses témoignages qui ont duré une heure, le Groupement des patriotes pour la paix a été créé pour «maintenir Laurent Gbagbo au pouvoir». C’est depuis le 31 mai que Simone Gbagbo (67 ans), ex-première dame ivoirienne est jugée à la Cour d’Assises d’Abidjan. Elle comparaît pour crimes contre l’Humanité, crimes contre les prisonniers de guerre et crimes contre les populations civiles. Des crimes commis entre 2010 et 2011 lors de la crise postélectorale qui a fait plus de 3000 morts.
L’épouse de l’ancien chef d’Etat ivoirien est également jugée pour sa présumée implication dans la répression sanglante des femmes d’Abobo (marché d’un quartier réputé fief d’Alassane Ouattara), et pour avoir pris une part active dans la planification et l’organisation des attaques des milices proches du régime de son époux, Laurent Gbagbo.
Anani GALLEY