Côte d’Ivoire : Des policiers menacés d’expulsion pour loyers impayés

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Lors d'une assemblée générale tenue dimanche à Abidjan, les propriétaires réunis au sein de l'Union nationale des propriétaires de maisons baillées de Côte d'Ivoire (Unapro-B) se sont élevés contre l'Etat qui depuis 26 mois tarde à purger les dettes contractées par le biais des occupants que sont les policiers.

"Nous ne pouvons plus accepter que notre dû reste impayé", a martelé le secrétaire général de l'Union, Kanté Souleymane, qui prévient que "si rien n'est fait dans les jours à venir", les propriétaires de maisons baillées vont organiser des manifestations de rue.

"Trop c'est trop, si notre argent n'est pas payé à temps, nous allons observer dans le mois de février un sit-in devant la cathédrale du Plateau (à Abidjan)", a-t-il menacé.

Il a également annoncé des "mesures draconiennes", notamment l' expulsion des occupants de leurs maisons.

"Ce sont au bas mot 13.000 policiers qui occupent nos maisons, nous sommes prêts à les mettre dehors si rien n'est fait", soutient M. Kanté qui affirme que les démarches entreprises jusque- là par les propriétaires pour se faire payer sont "restées sans suite".

"Il est inadmissible que des pères et mères de famille crient famine tandis que des personnes dorment gratuitement dans leurs maisons", a dénoncé M. Kanté.

Selon lui, "80% des propriétaires des maisons baillées sont du 3ème âge donc à la retraite".

"Si rien n'est fait, nous allons ester l'Etat en justice", a encore menacé Kanté Souleymane.

L'Union nationale des propriétaires de maisons baillées de Côte d'Ivoire (Unapro-B) revendique plus de 7.000 membres.

En mars dernier, le gouvernement avait annoncé le paiement d'un mois de loyer aux propriétaires après un "inventaire exhaustif physique" des maisons baillées dont les résultats ne sont toujours pas connus.

"A l'issue de tout cela, l'Etat s'engagera à régler la dette des bailleurs", avait promis le ministère de l'Intérieur.

En Côte d'Ivoire, certains corps, en majorité les policiers, militaires et paramilitaires bénéficient de baux administratifs.

Si les baux des autres corps sont régulièrement versés, ceux des policiers constituent la pomme de discorde entre l'Etat et les propriétaires et un problème récurrent depuis quelques années.