Abidjan (© 2024 Afriquinfos)- La gauche ivoirienne et Gbagbo ne semblent pas avoir besoin de la majorité électorale pour s’imposer ou pour revendiquer son droit à gouverner. Malgré le passage par la case prison. Elle se fonde plutôt sur une légitimité qui transcende les seules victoires électorales et les résultats des urnes. Cette légitimité repose sur des convictions profondes et une vision de l’avenir qu’elle considère comme étant, pour le moins, historiquement déterminée.
La gauche, et en particulier des figures comme Laurent Gbagbo, revendiquent ainsi un droit à gouverner, non pas en vertu d’un simple mandat électoral, mais en vertu de sa vision idéologique et de sa perception de la trajectoire historique de la nation. Gbagbo, en tant qu’historien, incarne parfaitement cette dynamique. Son analyse de la politique et de l’histoire de la Côte d’Ivoire n’est pas seulement une lecture des événements passés qu’il a incarnés, mais une vision du futur qu’il entend dessiner pour le pays. Malgré le poids de l’âge.
L’histoire est pour lui un outil fondamental, un levier à travers lequel il justifie sa position politique et la mission qu’il s’est attribuée: celle de transformer la société ivoirienne à travers une réinterprétation des rapports de force politiques et sociaux. Loin de se contenter d’une légitimité électorale obtenue sur le terrain des élections qu’il dit toujours «haut et fort avoir remportées», Gbagbo voit son rôle comme celui d’un acteur historique qui dépasse la simple recherche de votes. Il croit profondément en son rôle en tant que représentant d’un projet politique, d’une vision alternative à l’ordre établi.
ALEX KIPRE écrivain, éditeur, journaliste