COP29: Les acquis du deuxième ‘Sommet africain sur le climat’ tenu à Bakou ce 13 novembre

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Le deuxième Sommet africain sur le climat tenu à Bakou ce 13 novembre 2024

Bakou (© 2024 Afriquinfos)- Le deuxième sommet africain sur le climat s’est tenu le 13 novembre 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan, avec comme invité d’honneur le président togolais Faure Gnassingbé. Organisée en marge des travaux de la COP 29, la rencontre était l’occasion pour l’Afrique d’exiger des engagements concrets et une mise en œuvre rapide de ces mécanismes essentiels pour son avenir.

Le sommet visait notamment à répondre aux préoccupations communes et à mettre en avant les positions clés des pays africains pour renforcer les négociations de l’Afrique à la Conférence des parties.

Dans son intervention, le dirigeant a présenté la situation du changement climatique sur le continent, avant de proposer des solutions endogènes basées sur les potentialités naturelles et des pistes pour des investissements contextualisés.

 ‘’Il faut nécessairement penser des solutions spécifiquement africaines, des approches sur mesure qui prennent en compte des investissements en infrastructures de base avec un accent sur des structures décentralisées mais aussi sur les potentiels naturels et les priorités urgentes et fondamentales du développement des nations’’, a déclaré Faure Gnassingbé.

Il a salué à cet effet la Déclaration de Nairobi et les politiques nationales, tout en relevant la nécessité de créer les conditions qui permettent à l’Afrique de bénéficier d’un accès juste et direct aux financements disponibles.

Le dirigeant togolais a invité ses pairs à investir davantage dans la politique de développement des énergies renouvelables, car selon lui, ‘’il n’y aura pas de transition énergétique mondiale réussie sans l’Afrique et sans cette source d’énergie, il n’y aura pas de transition énergétique mondiale sans l’Afrique et ses ressources’’.

‘’L’Afrique n’est pas seulement une région nécessitant du soutien, c’est aussi un leader potentiel de la transition énergétique à l’échelle mondiale’’, a-t-il estimé, tout en exhortant les Africains à faire prévaloir leur leadership dans le financement de l’action climatique sur le continent en affichant une position unifiée.

Le deuxième sommet africain sur le climat soulignait aussi l’engagement des pays africains dans la lutte contre le changement climatique.

Ces derniers revendiquent en effet, une juste compensation pour les dommages causés par le réchauffement climatique et exigent la mise en œuvre immédiate du fonds pour pertes et dommages. Ce mécanisme, adopté lors de la COP27, vise à aider les pays les plus vulnérables à faire face aux conséquences dévastatrices des changements climatiques.

Selon le media Africanews, pour Barirega Akankwasah, Directeur exécutif de l’Autorité nationale de gestion de l’environnement en Ouganda, il est essentiel que les pollueurs soient tenus responsables :

‘’Ce que nous voulons, c’est que celui qui pollue assume le coût de l’assainissement de l’environnement, qu’il assume le coût de l’atténuation et qu’il assume le coût de l’adaptation dans cette proportion, parce que les gens ont gagné de l’argent en polluant. On pollue en produisant, et donc on bénéficie de la pollution en appliquant les principes de la gestion de l’environnement et en calculant le coût d’une bonne conception. Les services doivent intégrer le coût total de la production, y compris le coût pour l’environnement. Le coût pour l’environnement doit donc être supporté par le pollueur. Telle est l’idée.’’.

L’Afrique plaide également pour des règles strictes et transparentes

Les délégations africaines ne se contentent pas de réclamer des réparations financières. Elles plaident également pour des règles strictes et transparentes concernant les marchés internationaux du carbone, afin d’assurer leur efficacité. Ces marchés permettent aux pays ou entreprises de compenser leurs émissions en finançant des projets verts ailleurs dans le monde.

’Ce que j’attends, c’est que l’on accepte ou que l’on rende opérationnel l’article six. Avons-nous des normes et des procédures claires pour les marchés internationaux du carbone ? L’autre accord que j’attends est que nous ayons un fonds de pertes et dommages pleinement opérationnel avec des critères clairs sur le montant et les contributeurs, ainsi que sur les critères d’accès et de décaissement de ces fonds’’, a poursuivi Akankwasah.

Les militants climatiques africains, soutenus par des organisations internationales, appellent par ailleurs à une transition rapide et équitable des énergies fossiles vers des énergies renouvelables. Ils rappellent que l’Afrique, bien que responsable de moins de 4 % des émissions mondiales, subit des impacts disproportionnés du changement climatique.

Ces revendications mettent en lumière l’urgence d’une justice climatique, où les pays industrialisés, responsables historiques des émissions, doivent assumer leurs responsabilités envers les nations les plus exposées.

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