Le chef d’ONUSIDA encourage à fabriquer des médicaments en Afrique

Afriquinfos Editeur
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Environ 87% des investissements dans la lutte contre le VIH en Côte d'Ivoire sont financés par des sources extérieures. La grande majorité des médicaments contre le VIH utilisés dans le pays sont importés. Le gouvernement ivoirien a récemment fait état d'un manque de fonds d'environ 20 millions de dollars pour son programme national de lutte contre le VIH, a précisé ONUSIDA dans un communiqué de presse.

Afin de combler ce manque de ressources, M. Sidibé a invité le président Ouattara et son gouvernement à étudier des sources plus diversifiées pour le financement, par exemple les prêts à faible taux d'intérêt de la Banque africaine de développement et la taxe sur les téléphones mobiles. "La Côte d'Ivoire doit développer des solutions internes pour une riposte durable à l'épidémie nationale de VIH ", a indiqué le Directeur exécutif de l'ONUSIDA lors de sa rencontre avec le Président Ouattara à Abidjan.

En produisant les médicaments antirétroviraux en Afrique, la Côte d'Ivoire et ses voisins de la région pourraient éviter les pénuries de médicaments et bénéficier de prix plus avantageux, a expliqué M. Sidibé. Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a également évoqué la nécessité urgente de mettre en place une agence de réglementation africaine unique pour les médicaments, afin d'assurer une mise en circulation plus rapide de médicaments contre le VIH de qualité garantie pour la population africaine.

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Tout en affirmant que l'augmentation du financement national pour le VIH était une "priorité nationale", le Président Ouattara a fait savoir que son gouvernement allait chercher des solutions de financement innovantes de manière à limiter sa dépendance envers l'aide extérieure. Il s'est engagé à faire usage de sa position en tant que Président de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour mobiliser les autres dirigeants africains dans le but de catalyser la production locale de médicaments antirétroviraux.

M. Sidibé a félicité le gouvernement ivoirien pour l'élargissement de l'accès au traitement contre le VIH, qui a plus que quadruplé sur les cinq dernières années, passant d'environ 18.500 personnes à plus de 75.000. Il a invité le Président Ouattara à profiter de ces acquis et à inclure dans l'accès au traitement les 150.000 personnes restantes.

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA a loué les efforts du gouvernement ivoirien en faveur de la réduction des nouvelles infections à VIH chez les enfants : fin 2011, 54% des femmes enceintes séropositives au VIH du pays avaient pu accéder à des services destinés à prévenir la transmission du virus de la mère à l'enfant. M. Sidibé a appelé les dirigeants ivoiriens à défendre l'objectif de l'ONUSIDA de "zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants".