M. Sambo a fait cette observation au cours de la 3ème rencontre annuelle avec les membres du corps diplomatique, les représentants des organismes de coopération bilatérale et multilatérale accrédités au Congo.
"Depuis l'apparition de l'épidémie du VIH il y a trente ans, l' Afrique sub-saharienne continue d'être malheureusement la région la plus touchée", a-t-il cependant relevé, précisant que "les estimations de l'OMS et l'ONUSIDA montrent qu'en 2010, l'Afrique sub-saharienne avec seulement 12% de la population mondiale, abrite environ 68% des personnes vivant avec le VIH".
En 2010, a-t-il ajouté, le nombre de personnes vivant avec le VIH dans la région africaine a été estimé à 22,9 millions, et celui des personnes nouvellement infectées par le VIH à 1,9 million, tandis que le nombre de décès liés au Sida s'est situé à 1,2 million.
Des études sur la prévalence dans la population générale lors des enquêtes démographiques et de santé ont montré une régression de la prévalence du VIH passant de 5,8% en 2001 à 5,0% en 2009, a poursuivi le directeur régional de l'OMS pour l'Afrique.
Selon lui, malgré les progrès enregistrés dans la lutte contre cette maladie, la pandémie du Sida est encore assez grave dans la région et nécessite des efforts soutenus.
"La lutte contre le VIH commence par la connaissance du statut sérologique de chaque individu. Le test du VIH constitue ainsi un point d'entrée en matière de prévention et de traitement des patients", a-t-il conseillé.
Toutefois, en matière de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, des progrès notables ont été enregistrés ces dernières années en Afrique sub-saharienne mais les niveaux de performance varient d'une sous-région à une autre, a-t-il dit.
Pour l'Afrique centrale, le taux de dépistage du VIH chez les femmes enceintes est de 21%, tandis qu'en Afrique de l'ouest, il est de 27%; en Afrique orientale et australe, il se situe à 61%.
A cet effet, il a souligné que des efforts importants restent à faire pour atteindre une couverture universelle, l'Afrique centrale devant faire plus d'efforts dans ce domaine.
Tout en affirmant que la mise sous traitement antirétroviral des femmes enceintes a connu essor appréciable au cours des dernières années, M. Sambo a estimé que l'un des moyens de prévention de l'infection à VIH recommandé depuis quelques années est la circoncision masculine.
"Il a été observé que dans certaines parties de notre région où cette pratique était courante, le nombre de cas de VIH/SIDA était moins élevé que là où la circoncision n'était pas pratiquée" a-t- il indiqué
Selon certaines études, la circoncision masculine réduirait la transmission du VIH de la femme à l'homme d'environ 60%. Fort des résultats de ces études scientifiques, la circoncision masculine est parmi les mesures novatrices à utiliser pour la prévention de la transmission du VIH/SIDA , a-t-on appris à cette occasion.
L'autre maladie qui est souvent associée au VIH/SIDA est la tuberculose. En effet, environ 46% des malades tuberculeux, sont VIH positifs et 76% de personnes vivant avec le VIH et la tuberculose sont dans la région, a fait savoir M. Sambo.
"Il est donc très important qu'une collaboration plus étroite et efficace soit établie entre les programmes de lutte contre le VIH/SIDA et ceux en charge de la lutte contre la tuberculose", a-t- il signifié.