« Les tensions persistantes que l'on observe actuellement doivent susciter une réflexion profonde sur la pertinence des mécanismes de résolution des conflits sur le continent africain », a déclaré le président togolais, après avoir évoqué des grands bouleversements ayant marqué l'année 2011 sur le continent et leurs conséquences.
Il a fait état de la crise en Côte d'Ivoire et de l'onde de choc du printemps arabe qui « n'a laissé personne indifférent ».
« La guerre est certes finie mais la paix n'est pas vraiment de retour », a relevé le chef de l'Etat togolais. « Si l'on peut déplorer une certaine lourdeur dans la prise de décision au niveau de l'Union africaine qui est indéniablement un frein à une action rapide et efficace, on peut également relever que dans les événements de l'Afrique du Nord, la répartition des rôles n'a malheureusement pas permis une prise en compte suffisante de la voie de l'organisation continentale », a-t-il ajouté.
Faure Gnassingbé préconise que l'architecture de la paix et de la sécurité soit « repensée à la lumière de cette préoccupation », soulignant qu'il est « important que l'esprit de partenariat entre l'Union européenne et l'Union africaine dans le domaine et de la paix et de la sécurité soit toujours préféré à la tentation de la démarche unilatérale ».
A son avis, ces démarches ont produit « souvent des solutions rapides mais ces solutions ne sont pas durables ».
« C'est l'action collective qui offre des solutions qui mettent, peut-être, un peu de temps à s'imposer, mais quand elles s'imposent, elles sont pérennes », a-t-il indiqué.
Faure Gnassingbé fait noter que, dans la même perspective, « des synergies nouvelles sont plus que souhaitables entre les Nations Unies et l'Union africaine pour valoriser les atouts respectifs des deux organisations dans la recherche d'une complémentarité agissante en faveur de la paix ».
Il a averti que si cette exigence fondamentale n'est pas prise en compte, «les solutions qui seront envisagées pour préserver la paix risquent d'être génératrices de risques nouveaux pour la stabilité ».
Le chef de l'Etat togolais est actuellement président en exercice du regroupement communautaire de huit pays, Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Son pays a été élu membre non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU pour deux ans et devra obtenir à partir de février prochain la présidence de ce Conseil.