L’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, reconnu coupable en mars dernier de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis par sa milice en Centrafrique, après près de huit ans de procédure devant la Cour pénale internationale (CPI), est sur le point d’être condamné à 25 années d’emprisonnement.
La peine requise par l’accusation est de «25 ans d’emprisonnement au minimum», a affirmé Fatou Bensouda, ajoutant: «Une telle condamnation serait proportionnelle à la gravité des crimes commis par M. Bemba et son degré de culpabilité».
Arrêté en mai 2008 à Bruxelles à la suite d’un mandat établi par la CPI, Jean-Pierre Bemba avait été transféré à La Haye dans la foulée. Un an plus tard, les juges avaient confirmé cinq chefs d’accusation contre celui-ci, dont trois pour crimes de guerre (meurtre, viol, et pillage) et deux pour crimes contre l’humanité (meurtre et viol).
Il y a deux circonstances aggravantes: la commission des crimes à l’encontre de victimes particulièrement vulnérables et la commission de ces crimes avec une cruauté toute particulière», a approfondi mercredi 18 mai un représentant du procureur, Jean-Jacques Badibanga.
Le 21 mars, au terme d’un procès ouvert en novembre 2010, la CPI avait reconnu l’ancien chef rebelle du nord de la République démocratique du Congo (RDC) coupable de cinq crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en 2002 et 2003 en Centrafrique, en vertu du principe de la «responsabilité du commandant».
Prendre en compte certains détails
La défense estime que, le fait que M. Bemba ne commande plus ses troupes ou le fait que ses enfants aient grandi sans leur père devraient être pris en compte pour atténuer la peine qui sera décidée par les juges.
Jean-Pierre Bemba, 53 ans, encourt jusqu’à 30 ans de prison, voire la perpétuité si les juges estiment que l' »extrême gravité du crime » le justifie. Arrêté à Bruxelles en 2008, il a déjà passé huit années en détention.
Riche homme d’affaires devenu chef de guerre, Jean-Pierre Bemba a été de juillet 2003 à décembre 2006 l’un des quatre vice-présidents du Gouvernement de transition de Joseph Kabila en RDC. En 2006, il avait perdu au second tour de l’élection présidentielle contre ce dernier, puis s’était installé en Europe.
Innocente NICE
