Conclusions du Sommet du G20 en Inde: Grandes résolutions qui engagent l’avenir de l’Afrique

Afriquinfos Editeur
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New Dehli (© 2023 Afriquinfos)- L’Afrique occupe désormais une place au sein du G20, le groupe des plus grandes économies développées et émergentes mondiales. C’est l’une des déclarations finale consensuelle du sommet du G20, qui s’est tenu en Inde ce week-end (9-10 septembre 2023), couplée de l’annonce d’un important projet d’infrastructures au Moyen-Orient pour lequel un accord doit être signé.

Réuni ce week-end en sommet à New-Dehli, en Inde, les dirigeants africains ont salué ce samedi 9 septembre 2023, l’entrée de l’UA dans le G20.  ‘’Cette adhésion pour laquelle nous nous sommes mobilisés offrira un cadre propice pour amplifier le plaidoyer en faveur du continent et pour son efficace contribution à relever les défis mondiaux’’, s’est félicité le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, dans un message sur le réseau social X (ex-Twitter).

L’entrée de l’Union africaine au G20 va offrir ‘’une voix et une visibilité’’ à l’Afrique, continent qui affiche aujourd’hui ‘’la croissance la plus rapide’’ et lui permettra de faire valoir ses intérêts et ses points de vue au sein de l’instance, s’est félicité samedi le président kényan William Ruto. ‘’Un siège lui permettra de façonner les décisions du G20 pour garantir la promotion des intérêts du continent’’, a-t-il ajouté. Le président kényan espère notamment une réforme  »des institutions financières internationales et des banques multilatérales de développement », les dirigeants africains ayant réitéré cette demande au Sommet africain sur le climat en début de semaine à Nairobi.

Le chef d’État des Comores et président en exercice de l’UA présent au sommet, Azali Assoumani, s’est de son côté félicité d’arriver à ‘’l’aboutissement d’un combat de longue haleine, initié par mes prédécesseurs et auquel j’ai apporté ma modeste contribution’’. Dans un message relayé par la présidence, il a déclaré : ‘’C’est un grand jour pour le président en exercice de l’Union africaine que je suis, mais aussi pour l’Afrique tout entière’’.

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Alors que l’Afrique du Sud était jusqu’ici le seul pays africain représenté au G20, son président, Cyril Ramaphosa, également présent en Inde, s’est dit pour sa part ‘’ravi’’ de la place offerte à l’UA. ‘’Les économies en développement sont les premières touchées par le changement climatique, alors qu’elles sont les moins responsables de cette crise’’, a-t-il relevé. Évoquant ‘’une reprise économique mondiale instable’’ après la pandémie de Covid. Cyril Ramaphosa a aussi souligné le besoin d’une ‘’coopération multilatérale pour lutter contre l’insécurité alimentaire et énergétique’’, qui frappe notamment durement l’Afrique, ajoutant : ‘’Nous sommes une seule et même famille’’.

‘’En tant que continent, nous nous réjouissons de faire davantage avancer nos aspirations sur la scène mondiale, en utilisant la plateforme du G20’’, a aussi réagi sur X la présidence du Nigeria, également invitée à la réunion de Delhi.

Etablie à Addis Abeba, capitale de l’Ethiopie, l’UA compte 55 membres (dont six suspendus), totalisant trois mille milliards de dollars de PIB.

L’Inde au chevet des pays du sud

Le sommet du G20 était présidé par le Premier ministre indien Narendra Modi dont le pays occupe la  présidence. Ainsi, l’Inde souhaite afficher sa volonté le porte-voix pour ‘’les besoins des pays du Sud’’ dans un monde divisé. Son premier ministre Narendra Modi, qui a porté l’initiative, redore ainsi son blason à l’étranger, avant de briguer probablement un nouveau mandat aux élections nationales l’an prochain.

Modi a aussi saisi l’occasion du sommet de New Delhi pour s’afficher avec la plaque de son pays identifié comme ‘’Bharat’’, soit le plus fort signal à ce jour d’un potentiel changement du nom anglais hérité du passé colonial ‘’India’’.

Le mot « Bharat » remonte aux anciens textes hindous écrits en sanscrit. Mais les membres du BJP, le parti nationaliste hindou au pouvoir, ont déjà fait campagne contre l’utilisation du nom « Inde« , qui trouve ses racines dans l’Antiquité occidentale et a été imposé par le Royaume-Uni.

Les hindous constituent l’écrasante majorité des 1,4 milliard d’habitants de l’Inde, mais de nombreuses minorités religieuses, en particulier les plus de 200 millions de musulmans, craignent que Modi ne veuille refaire du pays une nation hindoue.

Les objectifs climatiques, guerre en Ukraine étaient également au menu des échanges de cette première réunion.

Profondément divisé sur l’avenir du pétrole, le G20 a échoué à appeler à une sortie des énergies fossiles dans sa déclaration finale, mais soutient pour la première fois l’objectif de tripler les renouvelables d’ici 2030, un « strict minimum » à trois mois de la 28e Conférence climat des Nations unies.

La question d’une éventuelle sortie des énergies fossiles, cause essentielle de la crise climatique de plus en plus sévère, est cette année au coeur des négociations internationales censées culminer en décembre à la COP28 de Dubaï. L’année 2023 est en voie de devenir la plus chaude jamais connue par l’humanité. Et une sortie des énergies fossiles sans captage de CO2 (« unabated) est jugée « indispensable » par le premier bilan de l’accord de Paris, publié vendredi par l’ONU Climat. Le G7 en a approuvé le principe au printemps, tout en échouant à fixer un calendrier.

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