Lomé (© 2022 Afriquinfos)- Malgré qu’il soit en plein essor, le secteur du café reste vulnérable aux problèmes persistants et inhérents du système actuel de la chaîne d’approvisionnement. L’ACRAM (Agence africaine et malgache du café Robusta) s’est à cet effet réunie à Lomé, au Togo, le 27 mai 2022 pour plancher sur la problématique.
Initié dans le cadre du programme de relance de la caféiculture en Afrique, la rencontre a permis aux différents acteurs d’échanger sur les évolutions dans le secteur du Café, sur la sensibilisation des autorités des pays membres de l’ACRAM et sur des pistes de solutions existantes pour développer une industrie de café viable et durable.
L’Ambassadeur Aly Touré, Président du Comité Jeunesse, Promotion et Marketing de l’ACRAM a proposé des pistes de solutions. Selon lui, le revenu annuel de l’Industrie du Café est estimé à 200 milliards US alors que seulement 20% de cette cagnotte revient aux pays producteurs.
S’agissant de la durabilité de la filière caféière mondiale, il a indiqué que quel que soit le défi abordé (recherche technologique et scientifique, formation des planteurs et renforcement des capacités, transformation et promotion de la consommation, bonnes pratiques agricoles et entretien du verger, tout a un coût.
D’après ce dernier, «on ne peut pas continuer à organiser des rencontres tant que le revenu du petit producteur ne fera pas l’objet de discussions sérieuses. Lorsqu’un petit planteur ne gagne pas assez d’argent pour ne serait-ce que couvrir les coûts de production, il sera difficile de parler de durabilité».
«Nous ne pouvons pas continuer à faire le tour des capitales et ne pas aborder l’épineuse question de l’amélioration du revenu du producteur», a -t-il souligné.
Monsieur Touré a également proposé la rédaction d’un projet de l’ACRAM relatif à la transformation et à la promotion de la consommation suivi de l’organisation d’une table ronde avec les institutions financières internationales et les partenaires au développement en vue de mobiliser les fonds nécessaires pour aider et soutenir les jeunes et les femmes des pays membres de l’ACRAM. L’ACRAM regroupe les opérateurs privés et publics intéressés par la filière Café Robusta d’Afrique et de Madagascar. Elle regroupe les pays suivant : la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Gabon, la Sierra Léone, le Libéria, la Centrafrique, Madagascar, le Togo et l’Angola.
La relance de la caféiculture en Afrique s’inscrit dans la dynamique de soutien de l’Union Européenne (UE) au développement du secteur privé dans les pays ACP, adopté par le Conseil des Ministres ACP-UE à Nairobi (KENYA) en 2014, et financé par le 11è Fonds Européen de Développement (FED), l’ACRAM (Agence des Cafés Robusta d’Afrique et de Madagascar) en partenariat avec le Centre du Commerce International (ITC), l’Organisation interafricaine du Café (OIAC), et l’Organisation Internationale du Café (OIC).
La 4è édition du Guide du Café officiellement lancée
Le secteur du café est un environnement dynamique, régi par la volatilité des prix du marché, les incertitudes liées au changement climatique, les avancées technologiques et l’évolution des modes de consommation, entre autres.
La réunion de Lomé a d’ailleurs permis à l’ACRAM de lancer officiellement la 4è édition du Guide. Il s’agit d’un ouvrage renferme des informations sur les évolutions du marché du café en Afrique avant, pendant et post-Covid-19. Il apporte des précisions sur la nouvelle qualité du café, la nouvelle classification, la digitalisation de la filière café et l’organisation du secteur, dans le contexte du changement climatique.
Ce guide dont la première édition remonte à 1992, offre et explique aux acteurs de la chaîne café, les opportunités à explorer dans cette filière. Il ambitionne de positionner le café sur le marché international après la pandémie de Covid-19, qui a affecté tous les secteurs d’activité.
L’ouvrage sera également disponible prochainement, dans d’autres langues afin de permettre à tous les pays producteurs du café de connaître et maîtriser son contenu.
Vignikpo Akpéné