Elle se destine aux journalistes et aux chercheurs. A bord d’un bus à plateforme, ils pourront sillonner les rues de Paris, histoire de découvrir (ou de redécouvrir) quelques endroits ayant eu une relation particulière avec l’esclavage et/ou la colonisation.
A chaque arrêt, des conférenciers présenteront aux passagers ces lieux emblématiques. Le Colonial Tour passera ainsi auxInvalides, où repose le corps de Napoléon, qui rétablit l’esclavage en 1802, à la Caisse des dépôts, qui encaissa jusqu’à une époque relativement récente les « réparations » imposées à partir de 1825 par la France à Haïti, première République noire de l’Histoire, dont l’indépendance remonte à 1804. Le bus passera également à la Coloniale, où furent formés les cadres coloniaux à partir de 1889, à la Goutte d’Or, etc.
Parmi les guides du jour pressentis figurent plusieurs universitaires de renom. Notamment, Pascal Blanchard, auteur, fin 2011, d’un remarquable La France Noire, Trois siècles de présence, aux éditions La Découverte, à Paris. Mais aussi Catherine Coquery-Vidrovitch, Marcel Dorigny, François Durpaire, tous historiens spécialistes de la colonisation.
Par ailleurs, clin d’œil épicé en direction d’un passé pour le moins déshonorant, les participants seront accueillis au départ du tour de ville par un bon chocolat chaud préparé avec du Banania (souvenez-vous de la fameuse affiche Y’a bon banania, avec un tirailleur rigolard coiffé d’une chéchia !). Des accessoires coloniaux leur seront présentés ou offerts : casque colonial, bonbons au sucre candi, inventé, pendant la traite négrière, par des raffineurs de Nantes, choco BN, réalisés par la biscuiterie nantaise éponyme fondée par des héritiers d’esclavagistes, cartes postales représentant des « héros » de la France coloniale…