Cinéma et Géopolitique : Sony décide de diffuser le film «L’interview qui tue»

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«Nous n’avons jamais abandonné l’idée de distribuer « L’interview qui tue! » et nous sommes heureux que notre film sorte le jour de Noël », a déclaré le directeur général de Sony, Michael Lynton dans un communiqué.

« Nous continuons parallèlement nos efforts pour nous assurer que des plateformes (de distribution via internet) et davantage de salles » diffuseront le film, a-t-il ajouté.

Le film sera diffusé ce jeudi 25 décembre dans quelque 2.500 salles environ alors qu’il aurait pu avoir plus de diffusions si le film était distribué dans les réseaux des grandes chaînes nationales de cinémas.

Par ailleurs, « l’interview qui tue! » sera montré dans des salles d’art et d’essai comme le Plaza Atlanta en Georgie, la chaîne de cinémas Alamo Drafthouse, dont le siège se trouve à Austin, au Texas, et qui compte plusieurs dizaines de salles.

Sony Pictures avait consterné Hollywood en annonçant la semaine dernière renoncer à la diffusion du film, acteurs et réalisateurs dénonçant une grave atteinte à la liberté d’expression et une victoire du terrorisme.

Lundi, un groupement représentant au total 250 salles de cinéma indépendantes avait lancé une pétition pour demander à Sony de leur permettre de projeter « L’interview qui tue! »,

« L’interview qui tue » parle d’un complot fictif que la CIA aurait organisé pour assassiner le leader nord-coréen Kim Jong-Un.

Cette comédie a été qualifiée « d’acte de terrorisme » par Pyongyang qui a, selon les autorités américaines, commandité la gigantesque attaque informatique dont Sony Pictures a été victime il y a un mois.

La Corée du Nord a été brièvement privée de connexion internet mardi, au lendemain d’une première coupure générale de neuf heures qui pourrait avoir été orchestrée en représailles au piratage de Sony Pictures, selon une société de cybersécurité.

Sony Pictures a fait l’objet d’une attaque qualifiée par le FBI de plus grave cyber-attaque jamais menée contre les Etats-Unis. L’incident révélé le 24 novembre avait été revendiqué par un groupe de pirates « Guardians of the peace » (GOP), exigeant du studio de cinéma qu’il annule la sortie de « L’interview qui tue! ».

Le GOP avait notamment menacé de s’en prendre aux salles de cinéma qui montreraient la comédie, agitant le spectre des attaques terroristes du 11 septembre 2001. La plupart des grandes chaînes de cinéma américaines dont Regal et AMC avaient renoncé à programmer le film, conduisant Sony Pictures à annuler sa sortie, avant de changer de manche mardi dernier.

Cette attaque informatique s’est aussi traduite par la diffusion en ligne d’emails embarrassants pour les dirigeants de Sony et par la mise en ligne illégale de cinq films du studio, dont plusieurs pas encore sortis.

L’agence de presse gouvernementale nord-coréenne a de nouveau agité la menace de l’arsenal nucléaire du régime communiste et conseillé à Washington de « réfléchir à deux fois à sa politique hostile » envers Pyongyang.

A. LAMY