Cinéma: Les écrans «afro» en vogue sur le web

Afriquinfos Editeur 44 Vues
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Les films africains n’ont jamais été accessibles sur l’internet. L’audace se révèle payante. Très payante même. 1 million d’abonnés payants  aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne sur Iroko TV où plus de 5000 films diffusés. Et de l’autre côté, Africafilms TV, une plate-forme numérique dont les actions sont réparties entre Sarama Films du cinéaste Salif Traoré, de Didier Awadi, le rappeur sénégalais et de la société Idmage. Chacune de ses courroies de transmission numérique des films afro a sa particularité. Ainsi, Iroko TV du nigérian Jason Njoku s’est spécialisé dans les films nigérian et ghanéen. Cette chaîne avec ses visiteurs a réussi à engranger un pactole de 21millions de dollars! Les produits d’AfricaFilms sont essentiellement,  films, séries, documentaires africains, l’achat, la location, les téléchargements.

 Ces bénéfices dus aux records des affluences aiguisent les appétis. C’est le cas d’Afrostream VOD de MyTF1. Il s’agit pour la plate-forme vidéo du groupe TF1 d’aller à la conquête de la diaspora africaine. « Nous devons partager la culture afro avec le monde à travers le cinéma », a affirmé Tonjé Bakang le patron d’Afrostream créée seulement l’année dernière et à laquelle TF1 s’est associée. Et d’ajouter « Avec TF1, il s’agit d’un partenariat commercial (…) TF1 et Afrostream veulent promouvoir d'une part les réalisations cinématographiques de grands studios américains  et d'autre part les films béninois, sénégalais ou nigérians dont Afrostream a acquis les droits lors de festivals du cinéma en Afrique du Sud et à New York.» 

 De son côté, Pierre Olivier Directeur marketing de TF1 Vidéo justifice ce partenariat « Notre objectifc’est d’enrichir la plate-forme car le marché de la VOD en France est désormais matureL’association avec Afrostream permet de mettre en lumière toute la richesse d’un cinéma qui réunit de nombreux adeptes en France »Afrostream voit grand avec sa cible diaspora africaine et doit se frotter les mains. En effet, ce sont environ 112,65millions de personnes en Amérique latine 39,16  Amérique du Nord, 13,56 aux Caraïbes et 3,51 millions de personnes en Europe.

 Films afro, du chemin encore à faire

 Cependant, cette visibilité des écrans africains ne sont que l’arbre qui cache la forêt. En effet, beaucoup de chemins restent à faire pour le cinéma afro. Des difficultés demeurent. Parmi elles se trouvent entre autres, le nombre sans cesse grandissant des producteurs auxquels s’ajoute le sérieux problème des détenteurs de droits. « l’étape la plus difficile avant la diffusion des films africains, surtout indépendants, c’est la prise de contact avec les ayants droit des films », affirme Tonjé Bakang. « Les producteurs de films ont du mal à saisir le modèle économique de ces plates-formes et ne savent pas comment négocier les droits », fait remarquer Serge Noukoue, Directeur exécutif de «Nollywood Week» à Paris en France.

Pour la réalisatrice ivoirienne Siam Marley «L’offre cinématographique du continent reste faible et les plates-formes numériques peu nombreuses pour permettre aux réalisateurs d’avoir plus de revenus». Face à ces relevés de difficultés, AfricaFilms pour sa part relativise. « Tous les films font l’objet d’un contrat écrit avec leurs propriétaires légaux, qui sont en général les producteurs et réalisateurs africains eux-mêmes (…) Les fichiers sont cryptés pour empêcher toute copie illégale qui détournerait les revenus vitaux des créateurs africains ». Vivement que cette stratégie puisse permettre aux acteurs de vivre de leurs arts.

Anani   GALLEY