"Tout au long de l'année, nous avons dû faire face à la complexité croissante des conflits armés, au coût humain souvent dramatique de la violence – aggravé par les catastrophes naturelles et les crises socioéconomiques sous-jacentes – et à de nombreux défis pour répondre aux besoins multiples des personnes touchées", a déclaré le président du CICR, Peter Maurer, lors d' une conférence de presse tenue mercredi à Genève à l'occasion de la présentation du rapport d'activité de l'institution.
"Le CICR s'est employé en priorité à améliorer l'accès aux populations ayant besoin d'assistance et à trouver de nouveaux moyens de surmonter les obstacles à une action humanitaire neutre, impartiale et indépendante", a-t-il indiqué. Malgré les nombreuses contraintes qui s'exercent en Syrie, le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien ont distribué des vivres et des articles ménagers de première nécessité à des millions de personnes, dont la plupart avaient fui leur foyer. Environ 80 % de la population a pu être approvisionnée en eau potable, le CICR ayant fourni aux services des eaux locaux des produits pour le traitement de l'eau, des pièces de rechange, des pompes et des générateurs.
Le nord du Mali et la Somalie sont restés des exemples édifiants des graves conséquences, sur le plan humanitaire, d'une crise alimentaire conjuguée à une insécurité chronique, ainsi que des obstacles à l'accès humanitaire. "Les collaborateurs du CICR sur le terrain ont fait tout leur possible pour rester aux côtés de ceux qui avaient besoin d'aide et ont pu atteindre un nombre croissant de personnes. Ils étaient parfois pratiquement les seuls travailleurs humanitaires présents sur place", a précisé M. Maurer.
Néanmoins, les risques inhérents à cette approche se sont fait sentir, notamment en termes de sécurité. L'attaque perpétrée en mai contre la sous-délégation du CICR à Jalalabad (Afghanistan), qui a fait un mort et un blessé parmi le personnel, en est un exemple. Un autre est le grand nombre de volontaires du Croissant- Rouge arabe syrien – partenaire privilégié du CICR – qui ont été tués depuis le début du conflit dans ce pays : on déplorait 33 décès à la fin de 2013. Les enlèvements ont constitué une menace grandissante pour les travailleurs humanitaires ; trois employés du CICR sont ainsi toujours retenus en Syrie.
Les activités dans le domaine de la santé ont conservé une place centrale dans les efforts du CICR, en 2013, quelque 8,2 millions de personnes en ont bénéficié. Par ailleurs, le CICR a poursuivi son action à tous les niveaux pour combattre le problème, grave mais trop souvent négligé, de la violence contre les personnes qui dispensent ou reçoivent des soins de santé. Entre janvier 2012 et juillet 2013, plus de 1.400 incidents de ce type ont été répertoriés dans pas moins de 23 pays. Le CICR est plus déterminé que jamais à s'attaquer aux causes et aux effets de la violence sexuelle dans les conflits armés.
"La violence sexuelle est un crime particulièrement brutal qui a des conséquences dramatiques pour les victimes, leur famille et les communautés tout entières", a indiqué M. Maurer, ajoutant qu'au cours des quatre années à venir, l'institution renforcera et élargira ses activités liées à la violence sexuelle, en particulier dans les domaines des soins de santé, de la sensibilisation et de l'assistance.