La loi de l’enfant unique est la politique de contrôle de naissances mise en œuvre par la Chine en 1979 pour éviter la surpopulation du pays. Elle se manifeste essentiellement par la pénalisation des parents de plus d’un enfant, mais aussi par la réalisation d’avortements et stérilisations par la force. Assouplie pour les familles paysannes dans les années 80, elle introduit en 2013 une nouvelle exception pour les couples dont l’un des conjoints est lui-même un enfant unique.
A l’époque, la Chine voulait freiner une démographie alors galopante à travers cette loi. Le pays soutient d’ailleurs que cette politique a été l’un des principaux facteurs de son essor économique et a évité 400 millions de naissances. Les minorités ethniques étaient cependant largement épargnées et dans les régions rurales, les couples étaient autorisés à avoir un deuxième enfant si le premier était une fille.
Mais les avortements sélectifs alimentés par une préférence traditionnelle profondément ancrée pour les garçons, ont conduit à un déséquilibre marquant: 116 garçons sont nés en 2006 contre 100 filles, pour un ratio total dans la population de 105 hommes pour 100 femmes. La fin de l’enfant unique au-delà d’un cadeau politique devient alors un impératif économique et social pour le pays.
Ces mesures devraient donc corriger l’inquiétant déséquilibre hommes-femmes au sein d’une même génération. Outre le déséquilibre hommes/femmes, le vieillissement de la population pose désormais d’énormes défis aux autorités du pays le plus peuplé du monde, avec 1,37 milliard d’habitants.
Aujourd’hui, l’indice de fécondité est à 1,7 enfant par femme, en deçà du seuil de renouvellement des générations et bien plus bas que d’autres puissances émergentes, à commencer par l’Inde concurrente, actuellement à 2,5 enfants/femme en âge de procréer.
Pour les experts, cette décision de mettre fin à la politique de l’enfant unique arrive trop tard pour inverser la tendance actuelle du vieillissement de la population, source d’inquiétude pour les ressources en main d’œuvre de l’économie chinoise en cours de refroidissement. Par ailleurs, les autorités ont annoncé qu’ils permettront aux citoyens dépourvus de documents d’état-civil, souvent nés en violation de la politique de l’enfant unique, de bénéficier d’une protection santé et d’un accès à l’éducation.
Larissa AGBENOU