"Vous n'êtes pas sans savoir que le secteur informel a connu sa phase de croissance avec la mise en place des Programmes d'ajustement structurels caractérisé par la dégradation de l'emploi. Ainsi, la fonction publique englobe 9 % des actifs occupés tandis que le secteur privé moderne 11% et le secteur informel environ 80 %", a confié à Xinhua, la porte-parole de la chambre consulaire du Bénin, Mme Saratou Adéoti, épouse Kassabi.
Pour la porte parole de la Chambre du commerce et d'industrie du Bénin, le secteur informel apparaît dès lors comme un amortisseur des tensions sociales et un secteur stratégique malgré sa faible capacité à transformer les activités qu'il procure aux petites et moyennes entreprises modernes.
"Ce secteur informel entretient heureusement ou malheureusement par le biais de la sous traitance, d'importantes relations avec le secteur formel", a-t-elle souligné.
Toutefois, a-t-elle déploré, ce secteur informel n'assure aucune sécurité sociale, aucune sécurité de l'emploi et encore aucune garantie de conditions de travail internationalement reconnue pour une source humaine qu'il absorbe.
"Dans ce secteur informel, moins de 22% des unités de productions disposent d'un local spécifique pour leur activité, 31% exercent à domicile et 47 % ne possèdent pas de local. Ces éléments sont souvent complétés par d'autres critères au nombre desquels figure le statut illégal de l'entreprise en matière fiscale, juridique et d'enregistrement statistique", a-elle souligné.
Malgré certaines qualités qu'on ne peut s'empêcher de lui reconnaître, le secteur informel, de part sa structuration, fait malheureusement reposer l'énorme poids fiscal du pays sur la faible proportion d'entreprises régulièrement constituées, a-t-elle regretté.
"Une telle capacité du secteur informel à se soustraire des obligations fiscales est source de vulnérabilité pour l'économie béninoise", a-t-elle déclaré.