Le vendredi 13 février, un musulman a été tué au quartier Fatima. Le lendemain samedi, un autre a été abattu non loin de la primature. Cet enchaînement de violences fait craindre le basculement vers des conflits entre chrétiens et musulmans qui ont mis à feu et à sang la Centrafrique lors du renversement du président François Bozizé.
Les meurtres commis sur des musulmans ont fait monter la tension le week-end à Bangui où des tirs sporadiques ont été entendus au quartier musulman PK5. Des jeunes musulmans ont appelé à une riposte. Ce qui fait craindre le pire dans la capitale où les missions étrangères ont renforcé les dispositifs sécuritaires hier dimanche. Des magasins, des boutiques ont été fermés. A en croire des sources, les auteurs de ces meurtres sont activement recherchés pour calmer la tension au sein de la communauté musulmane.
«Nous condamnons et nous déplorons ces actes, qui sont le fait d’hommes politiques qui instrumentalisent certains individus armés, pour qu’ils commettent des exactions contre des musulmans et contre les chrétiens », a dénoncé l’iman Oumar Kobine Layama, président de la communauté islamique (Cica) de Centrafrique. Et d’ajouter : «Nous demandons aux anti-balaka qui ont renoncé à ces violences ainsi qu’aux musulmans qui s’opposent aux violences, de mettre en commun leurs efforts afin de démasquer les auteurs de ces crimes. Nous appelons aussi le gouvernement à prendre ses responsabilités pour faire arrêter les auteurs de ces violences et les traduire en justice ».
Ces violences interreligieuses sont nées de la chute de l’ex-président François Bozizé en 2013. Elles opposent les chrétiens anti-Balakas et les musulmans Sélékas. Cette crise a occasionné des milliers de morts et de déplacés dans les rangs de Sélékas.
Anani GALLEY
