Porteurs d’espoir, ces deux scrutins qui ont eu lieu le 30 décembre dans un calme notable, devraient en principe permettre à ce pays de sortir de trois ans de conflits armés et d'affrontements intercommunautaires. Ils ont été marqués par une forte participation des électeurs malgré de nombreux problèmes logistiques.
1.192 candidats étaient en lice pour 140 sièges à pourvoir à l'Assemblée nationale. Toutefois, lematériel électoral et les nombreux bulletins de vote, acheminés souvent au dernier moment, n'avaient pas toujours pu atteindre les zones les plus reculées. «Dans certaines localités, des compatriotes ont voté uniquement pour la présidentielle parce que les bulletins de vote pour les législatives ne sont pas parvenus à temps», a reconnu le rapporteur général de l'Autorité nationale des élections (ANE), Julius Ngouadé Baba. L'annulation totale et non partielle de ce vote est perçue par certains analystes comme la conséquence des difficultés de l'ANE, de tenir le pari d'organiser une élection libre et transparence, alors que le pays continue de faire face aux défis sécuritaires.
Le nouveau défi de l'ANE est de convoquer à nouveau le corps électoral et de trouver les moyens financiers nécessaires pour organiser dans un délai raisonnable de nouvelles élections législatives, dans des conditions plus acceptables et transparentes. La Centrafrique est plongée dans le chaos depuis le renversement du président Bozizé par la Séléka, elle-même finalement chassée du pouvoir par une intervention internationale menée début 2014 par la France.
Innocente Nice