Centrafrique : Plus de 30.000 personnes réfugiées à la paroisse de Bossangoa après des combats

Afriquinfos Editeur
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« La situation est catastrophique en ce moment en ce sens que nous accueillons plus de 30.000 personnes qui sont venues se réfugier à la paroisse. Parmi ces personnes, il y a le cas d'une femme qui a mis un enfant au monde hier soir à la résidence de l'évêque, cet enfant est décédé. La maman même se plaint de douleurs au ventre et nous ne sommes pas en mesure de la soigner », a rapporté à Xinhua le vicaire général de la cathédrale de Bossangoa, Frédéric Tonfio.

« Le médecin-chef de l'hôpital qui se trouve aussi avec nous a prescrit des médicaments que nous n'arrivons pas à trouver. Ce matin aussi, c'est une autre femme qui a accouché à mon presbytère. On a aussi un cas de viol d'une fillette de 3 ans », a poursuivi le prélat au lendemain d'une journée d'affrontements mardi où aucun bilan n'a pu être établi.

Selon lui, « jusqu'à ce matin, il y avait encore des tirs sporadiques. Actuellement, il y a un semblant de calme ».

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Chrétiens ou musulmans, les populations locales désertent leurs maisons pour se réfugier à la paroisse catholique qui accueillait déjà des déplacés enregistrés après de récents affrontements meurtriers qui avaient fait plus de 100 morts le 7 septembre dans cette ville natale du président déchu François Bozizé, selon le bilan officiel communiqué par le pouvoir de Bangui.

Le vicaire général évoque une situation intenable où il se pose des problèmes d'ordre sanitaire et alimentaire. « Je ne sais pas jusqu'à quand on va tenir. Il y a un problème de vivres. Il n'y a pas de médicaments, ni de latrines. Les gens vont aux selles là où ils mangent. On a un seul forage pour tout ce monde-là, qui se trouve au niveau du petit séminaire, à 300 mètres de la paroisse », s'est inquiété.

Lors de la fuite vers l'église, « certains trouvent la mort en cours de route. Nous essayons de nous organiser pour retrouver les corps et faire de enterrements dignes de ce nom », a-t-il par ailleurs indiqué.

Lasses des exactions persistantes attribuées aux ex-rebelles Séléka, les populations de Bossangoa et ses environs ont décidé d'organiser la résistance avec la mise en place de comités d'autodéfense armés de fusils de chasse et autres armes artisanales, avait décrit mardi à Xinhua l'archevêque de Bangui, Mgr. Dieudonné Nzapalainga, de retour d'une « mission de médiation » de trois jours dans la région.

Le président de la transition Michel Djotodia a annoncé mercredi à Bangui le déploiement de l'armée pour sécuriser la ville rebelle.