Les six chefs d’Etat réunis en urgence à Abidjan ont décidé la « suspension » du Mali de toutes les instances de décision de la CDEAO, le « rappel » des ambassadeurs de la CEDEAO « pour consultation », l’interdiction de voyager dans l’espace ouest- africain pour les responsables de la junte militaire au pouvoir au Mali et la fermeture des frontières avec le Mali.
Sur le plan économique, la réunion a décidé de geler les avoirs des responsables du Comité national de redressement de la démocratie et du rétablissement de l’Etat (CNRDRE, junte) dans les pays membres de la CEDEAO et la fermeture de l’accès aux ports de ces pays par le Mali.
La réunion a également décidé de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) et de ne pas approvisionner les banques privées nationales.
Sur le plan sportif et culturel, la réunion d’urgence a décidé de geler la participation du Mali à toutes les manifestations culturelles et sportives dans l’espace CEDEAO.
« Ces sanctions sont applicables dans un délai de 72 heures au plus tard le mardi 2 avril 2012 », selon le communiqué final de la réunion lue à l’aéroport d’Abidjan par le président de la Commission de la CEDEAO, Désiré Kadré Ouédraogo.
La délégation de « haut niveau » composée du président en exercice de la CEDEAO, le président ivoirien Alassane Ouattara, et de ses pairs du Bénin, du Niger, du Nigeria, du Liberia et du Burkina Faso n’a pu se rendre à Bamako ce jeudi comme prévu pour discuter des modalités de retour à l’ordre constitutionnel dans le pays après le renversement le 22 mars du président Amadou Toumani Touré.
Des manifestants favorables à la junte ont bloqué le tarmac de l’aéroport de Bamako empêchant les avions de la délégation de » haut niveau » d’atterrir.
La réunion d’urgence a réaffirmé le « déni » de toute légitimité à la junte militaire au pouvoir au Mali.