Jusqu’ici, la ministre italienne de l’Intégration s’était abstenue de répondre aux provocations. Mais ça, c’était avant. Cécile Kyenge, bien décidée à ne pas se laisser faire, a fait savoir : « si Maroni (secrétaire de la Ligue du Nord) ne met pas fin aux attaques des militants de la Ligue, je ne participerai pas à la conférence prévue à l’occasion de la fête de la Ligue en août ».
Kyenge affirme par ailleurs qu’elle est tout à fait disposée à échanger des idées politiques avec la Ligue du Nord, parti lié au Peuple de la Liberté de Silvio Berlusconi, actuellement dans l’opposition. A condition qu’il s’agisse d’un débat adulte et rationnel, et non d’insultes de cour de récréation.
A la suite de tous les scandales des attaques contre sa personne, dont la dernière en date est un jet de bananes vers sa tribune lors d’un meeting, Cécile Kyenge est devenue une figure de la lutte contre le racisme en Europe, connue à présent pour la sérénité et la discrète ironie dont elle fait preuve face à la violence des injures souvent anonymes. Elle dit espérer changer les mentalités et trouver des réponses à ce problème social, dans une Italie où existent les discriminations, mais qu’elle ne croit pas raciste en soi.
Ceux qui espéraient la faire flancher risquent donc fort d’être déçus. « Je ne m’attendais pas à une telle violence » avoue-t-elle au journal La Libre, « mais j’étais prête ».