Le Cameroun avait manqué le rendez-vous du Gabon et de la Guinée équatoriale au début de cette année.
En raison de leur défaite à Praia, les Lions Indomptables devaient l'emporter au match retour par au moins 3-0 sans en encaisser.
L'entraîneur Jean-Paul Akono, nommé en sapeur pompier en remplacement du Français Denis Lavagne pour relever le défi imposé par ce faux pas, n'a pas caché sa déception au terme des 90 mn. "Mon sentiment ne saurait être que celui d'une personne très déçue. Les Lions indomptables ont fait le match qu'il fallait faire, un match que tout le public attendait pour pouvoir renverser la situation. Nous avons fait tout ce qui était possible. Malheureusement, les dieux du stade n'ont pas été de notre côté", a-t-il dit à la presse.
Pour lui, ses joueurs se sont heurtés à une sélection cap- verdienne recroquevillée en défense pour défendre leur qualification déjà presque acquise avevc l'avance des buts marqués à domicile.
"Nous avons essayé de contourner ce bloc. Mais, ils étaient tellement nombreux que chaque fois qu'il fallait tirer au but, il y avait toujours un pied, une jambe ou un genou qui contrait le ballon, ou alors le gardien s'illustrait par une parade", a-t-il dit.
Samuel Eto'o a souligné la difficulté d'obtenir de bons résultats dans l'urgence et a lancé un nouvel appel à plus professionnalisme dans l'organisation du football camerounais et des compétitions de l'équipe nationale, insistant sur le respect du calendrier de la Fédération internationale de football association (FIFA) relatif aux matchs amicaux.
Après environ une heure d'hésitation, les joueurs camerounais sont finalement sortis du stade encadrés par des dizaines de gendarmes en treillis armés de matraques et de bonbonnes de gaz lacrymogène.
Les Lions indomptables ont été également escortés par des véhicules anti-émeute de la police nationale et des éléments du bataillon d'intervention rapide (unité spécialisée de l'armée camerounaise spécialisée dans la lutte contre la grande criminalité) munis de fusils de guerre.
Les supporters très déçus par cette élimination ont hué la sélection au passage du cortège, sans toutefois se livrer à des actes de violence comme en juin 2011, après l'élimination de la CAN-2012 face au Sénégal.
L'élimination du Cameroun de la CAN 2012 à la suite d'un match nul (0-0) contre le Sénégal à Yaoundé avait provoqué la colère des supporters qui s'étaient ensuite livrés à des actes de vandalisme autour du stade, avec plusieurs véhicules incendiés, des commerces pillés et d'importants dégâts matériels.
C'est en prévision à ces débordements que la Confédération africaine de football a qualifié de "match à hauts risques" la rencontre contre le Cap-Vert.
Les Cap-verdiens ont en revanche savouré leur première qualifiaction à une phase finale de la CAN.
"Mes joueurs se sont enfermés dans les vestiaires pour fêter cette qualification historique pour la Coupe d'Afrique des nations. Je vais immédiatement me joindre à eux pour fêter cet exploit", a déclaré l'entraîneur Lucio Antunes.
Les joueurs cap-verdiens, devant près de 50.000 supporters camerounais amassés dans les tribunes, ont ouvert le score dès la 12e minute sur un coup-franc direct tiré à 25 mètres des buts du portier camerounais Idriss Carlos Kameni par l'attaquant Heldon Augusto Almeida. Ce but intervenu à la surprise générale a plongé le stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé dans le silence. Mais, les Camerounais ont aussitôt égalisé à la 22e minute par le milieu de terrain Achille Emana, à la suite d'une phase collective de jeu.
Les Cap-Verdiens repliés en défense ont repoussé tous les autres assauts des attaquants camerounais avant d'encaisser un deuxième but dans le temps additionnel (93e minute).
Bien servi par son capitaine Samuel Eto'o dont le tir venait à peine de heurter le poteau gauche des buts du Cap-Vert, Fabrice Olinga, jeune attaquant camerounais de 16 ans entré en cours de jeu, a permis à la sélection camerounaise de remporter finalement la partie par 2 buts à 1.
La sélection camerounaise, malgré un palmarès éloquent ( championne d'Afrique en 1984, 1988, 2000 et 2002), va manquer pour la deuxième fois consécutive la CAN, après avoir été absente de la dernière édition organisée conjointement par le Gabon et la Guinée équatoriale en janvier et février de cette année.