Dans sa «Lettre ouverte d’un condamné à vie à son bourreau», publiée début juin 2012, Paul Eric Kingué dénonce un homme «sans épaisseur morale» et qui a «bâti [son] ascension sur ces contre-valeurs [qu’il défend] aujourd’hui». «Calomniateur vous l’êtes, menteur vous l’êtes, affabulateur vous l’êtes, corrompu vous l’êtes, ingrat vous l’êtes, manipulateur vous l’êtes au centuple», s’écrie l’ancien marie de Njomé Penja.
Cependant, c’est toute une autre face que Marafa Hamidou présente dans son ouvrage. Moulé au système qu’il aura servi pendant deux décennies, l’homme se présente davantage comme une victime expiatoire. «Il se peut que je recouvre la liberté, et alors mon action s’exercera à nouveau dans toute sa plénitude», s’exclame l’auteur.
«Au-delà du récit des faits et des événements, ma chronique vise donc à montrer que le Cameroun a un besoin urgent de réformes et que ces réformes sont possibles».
Pourtant le nouveau «réformateur», après 10 ans d’administration territoriale, n’a jamais pu rien changer.
«J’ai d’autant moins de raison de ne pas assumer mon action que je n’ai jamais servi Paul Biya, mais l’intérêt supérieur de la Nation», conclut l’œuvre.
Responsable mais pas coupable, voila ce qu’on peut retenir du «choix de l’action».
P. Amah
