Burundi/Les capacités du nouveau médiateur

Afriquinfos Editeur
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Museveni  vient d’arriver au Burundi, à 6 jours de l’élection présidentielle très contestée. Il est donc difficile de savoir si le temps qui reste avant l’élection lui permettra  de jouer son rôle.

Yoweri Museveni est arrivé sur le territoire Burundais en mi-journée par voie terrestre, alors qu’il était attendu à 10h, à l’aéroport où il devrait rencontrer Nkurunziza. Museveni avait en effet pris l’avion pour le Rwanda, pour aller rencontrer la ministre des Affaires étrangères rwandaise, Louise Mushikiwabo. C’est après cette rencontre qu’il s’est rendu à Bujumbura. A son arrivée, il s’est rendu à l’hôtel où il devrait rencontrer les différents acteurs de la crise, au lieu se rendre à la présidence comme prévu. La modification dans l’organisation de la visite du nouveau médiateur a surpris tout le monde ainsi que  la communauté Est-Africaine qui est elle-même  chargée d’organiser cette visite.

Le doute plane

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Avec un retard de 4h, le président ougandais peut-il accomplir sa mission en moins de 24 heures? Les délégués qui étaient eux, présents depuis 9h 30, se posent des questions sur la fiabilité de cette visite d’une courte durée. Museveni repart demain à 11h. La communauté Est-Africaine a établi un agenda truffé de rendez- vous, notamment : une rencontre avec des anciens chefs d’Etat, partis politiques, leaders religieux, de la société civile, des médias. Mais selon un officiel est-africain, le président ougandais peut toutefois modifier ces rencontres selon ses souhaits.

Les attentes de la visite du médiateur

 Du côté de l’opposition et du parti au pouvoir, tous les acteurs attendent d’être informés du message apporté par le président ougandais. Le dernier sommet de Dar-Es-Salaam a recommandé  un report du scrutin présidentiel officiellement prévu pour le  21 juillet (dans une semaine exact),  au 30 juillet. Selon Willy Namitwé, conseiller en communication du président  et directeur de campagne du parti au pouvoir, (CNDD-FDD), «c’était une recommandation et pas une injonction. Le président  du Burundi respecte sa constitution», a-t-il-déclaré.

L’opposition  réplique  en affirmant que de pareils propos sont ‘’graves’’. Elle prévoit également demander au Président ougandais de suivre les recommandations du dernier Sommet et d’appliquer la feuille de route de l’Union-Africaine. Léonce Ngendakuma, président de l’Alliance Démocratique pour le Changement s’explique : «Nous allons le rencontrer, nous allons écouter son message, parce que nous ne connaissons pas jusqu’à maintenant l’ordre du jour. Nous allons l’écouter et nous allons lui présenter la situation qui prévaut dans ce pays. Et nous allons également lui présenter notre position. Nous attendons beaucoup de Museveni, non pas en tant que facilitateur mais comme le garant de l’accord d’Arusha. Puisque c’est lui qui était président de l’initiative régionale pour la négociation de cet accord. Donc, on attend son soutien pour défendre l’accord d’Arusha», a-t-il-affirmé.

Le camp présidentiel de son côté espère que le président ougandais convaincra l’opposition de participer aux élections.

I.N.