Les Burundais ont voté ce 05 juin 2025 pour renouveler le Parlement de leur pays enclavé d’Afrique de l’Est, un scrutin entaché d’irrégularités selon des observateurs, mais sans grand suspense car les principales figures d’opposition ont été empêchées de concourir.
Des membres du CNL (Conseil national pour la liberté), principal adversaire de la formation au pouvoir, exclu par les autorités du scrutin, ont notamment dénoncé sur X des votes multiples, des votes forcés, ainsi que la « chasse et interdiction d’accès » et des « emprisonnements arbitraires » de ses observateurs. Des journalistes, des électeurs et plusieurs petits partis ont également fait état d’importantes irrégularités.
La majorité des près de 14.000 bureaux de vote ont fermé vers 15H00 (13H00 GMT). Les opérations de dépouillement ont ensuite commencé en présence de mandataires des partis politiques et d’observateurs de la Société civile, avec la formation au pouvoir très représentée, selon des sources sur place. Les résultats provisoires doivent être proclamés du 10 au 11 juin, les résultats définitifs le 20 juin.
Evariste Ndayishimiye, président d’un Etat qui peine à se remettre de décennies de violences ethniques, de guerre civile et de régime autoritaire, a voté en compagnie de son épouse et de ses enfants sur sa colline natale de Musama, dans la province de Gitega (centre). D’après les médias locaux, il s’est dit satisfait du déroulement du vote et de l’affluence, qui prouve selon lui que « la population est animée d’un esprit patriotique ».
Son parti, le CNDD-FDD, est cependant accusé d’entraver son principal adversaire, le CNL, arrivé en deuxième position lors des dernières élections en 2020. Le CNL les avait, à l’époque, qualifiées de « mascarade ». En 2023, le ministère burundais de l’Intérieur avait suspendu le CNL, invoquant des « irrégularités » dans la manière dont il avait organisé deux congrès.

En vertu d’un accord de paix signé en 2000, les sièges au Parlement au Burundi sont répartis 60-40 entre les deux groupes ethniques, les Hutu et les Tutsi.
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