Burundi/Bisbilles politiques: Alain-Guillaume Bunyoni de la Primature à la prison à vie en décembre prochain?

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

Gitega  (© 2023 Afriquinfos)- Sale temps pour l’ancien tout-puissant Premier Ministre du Burundi. Accusé et écroué depuis avril sous plusieurs chefs d’accusation allant de l’« atteinte à la sureté intérieure de l’État » et « au bon fonctionnement de l’économie nationale  à « la détention illégale d’armes et l’outrage envers le chef de l’État », en passant par la « prise illégale d’intérêts », Alain-Guillaume Bunyoni risque la prison a perpétuité. C’est la réquisition faite ce jeudi par le ministère public devant la Cour suprême du Burundi devant laquelle, le Général Bunyoni comparaissait avec six co-accusés.

Il y a encore peu, c’était l’un des hommes les plus riches et les plus puissants du Burundi. Tombé en disgrâce, le Général Alain-Guillaume Bunyoni risque désormais la prison à vie. Arrêté en avril 2023 et accusé de « saper la sécurité intérieure de l’Etat », de détention illégale d’armes et d’insulte au chef de l’Etat, il s’est vu aussi reproché au cours de son procès d’avoir « commis des fétiches contre la vie du chef de l’Etat » ou encore de prise illégale d’intérêt, selon une source judiciaire. « Pour tous ces motifs, je demande que Alain-Guillaume Bunyoni soit puni par une peine de servitude pénale à perpétuité », a requis le substitut Jean-Bosco Bucumi.

L’ex-premier de 51 ans, faisait partie depuis l’accession au pouvoir de l’ex-rébellion du Cndd-FDD il y a 18 ans, du petit cercle de généraux qui dirigent le pays d’une main de fer. L’arrivée au pouvoir d’Evariste Ndayishimiye en juin 2020 après la mort soudaine de Pierre Nkurunziza, l’a peu à peu éloigné du premier cercle du pouvoir. Les rivalités entre les deux hommes n’ont rien arrangé.

Le Ministère public veut donc frapper là où ça fait mal. Outre la peine de prison à perpétuité, il a requis une amende de amende de 7,1 millions de francs burundais (environ 2 300 euros) et des dommages et intérêts à la hauteur du « double de la valeur des 153 maisons et terrains et des 43 véhicules qui lui appartiennent ». Pour ses co-accusés parmi lesquels le colonel de police Désiré Uwamahoro et un haut cadre du Service national du renseignement (SNR) Destino-Samuel Bapfumukeko, ce sera 30 ans de prison.

- Advertisement -

Ils seront fixés sur leur sort, lors de l’énoncé du verdict en décembre prochain. Le Général Alain-Guillaume Bunyoni a pour sa part, plaidé non coupable en invoquant « un manque de preuves » pour étayer l’accusation. Son arrestation avait été saluée par plusieurs associations de défense des droits de l’homme qui eux, voulaient qu’il réponde des violations, meurtres et autres crimes commis pendant que Bunyoni était ministre de la Sécurité publique (2007-2011, puis 2015-2020).

Boniface T.