Plus de vingt personnes vivant avec le VIH/SIDA sont mortes dans la province de Mwaro au centre-ouest du Burundi ces six derniers mois après la fin du projet APRODIS (Appui au Programme de décentralisation et d' intensification de lutte contre le sida) au Burundi, un chiffre énorme par rapport à la situation qui prévalait sous ce projet, à en croire le représentant du Réseau burundais des personnes vivant avec le VIH/SIDA (RBP+) dans cette province de Mwaro.
« Avec le départ de l'APRODIS il y a six mois, nous avons déjà enregistré plus de 20 décès de personnes vivant avec le VIH/SIDA dans la province, un chiffre élevé par rapport à la moyenne de cinq qu'on enregistrait tous les six mois avant le départ de ce projet », a confié dimanche Gérard Ntezahorirwa à Xinhua par téléphone.
Selon lui, APRODIS assistait les malades en nourriture, en ARV et assurait le déplacement des malades. «Aujourd'hui pour avoir accès à tout cela, ceux qui le peuvent (et ils sont moins nombreux) vendent leurs portions de terre, raison pour laquelle nous demandons au gouvernement et aux autres potentiels bailleurs de venir en aide aux 600 personnes membres du RBP+, antenne Mwaro », a ajouté Gérard Ntezahorirwa.
Le projet APRODIS était financé par le Fonds mondial de lutte contre le Sida et a été remplacé en 2007 par un autre projet PRIDE (Programme d'Intensification et de Décentralisation de lutte contre le Sida) financé par le même bailleur.
Les personnes vivant avec le VIH/SIDA de Mwaro demandent à être assistées par ce nouveau projet avant que la situation ne s'empire. Déjà au mois de mars de cette année, plusieurs associations de personnes vivant avec le VIH/SIDA avaient organisé à Bujumbura devant le cabinet du ministère ayant en charge la lutte contre le sida une manifestation qu'elles avaient baptisée « Dying » pour sonner l'alerte d'alarme craignant pour leur vie. « Dying veut dire que si rien n'est fait, tout le monde va mourir. Et c'est exactement ce qui va se passer », ainsi s'est exprimée ce jour-là Mme Gapiya de la plateforme REMUA qui rassemble la plupart des Associations de lutte contre le sida au Burundi. Cette plateforme dénonçait à cette époque le chambardement qui s'observait dans la chaîne de distribution des ARV.