Ouagadougou (© 2016 Afriquinfos) – Des écoutes mettant en cause Djibrill Bassolé et Guillaume Soro dans la tentative de putsch de septembre 2015 au Burkina Faso seront analysées par un expert indépendant, selon une ordonnance de la justice militaire burkinabè.
Le juge d’instruction chargé du dossier de Djibrill Bassolé a demandé l’expertise de l’enregistrement de la supposée conversation téléphonique entre Djibrill Bassolé et le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro. Celle-ci a été l’élément déclencheur de l’arrestation de Bassolé et fait figure de pièce centrale de l’accusation dans l’affaire du coup d’État avorté.
La personne désignée pour effectuer la tâche est le spécialiste allemand, Hermann Künzel, régulièrement consulté en Europe comme expert de la phonétique. Les résultats doivent être communiqués au juge quinze jours après réception de la demande. Le juge a convoqué Djibrill Bassolé et sa défense mardi 4 octobre afin de lui notifier cette décision et de briser les scellés de la clé USB contenant les fameux enregistrements.
Pour Me Alexandre Varaut, l’avocat de Djibrill Bassolé, «c’est une bonne nouvelle, qui relance la procédure», a-t-il commenté. «Tout ce qui contribuera à la manifestation de la justice est souhaité par la défense. Je ne doute pas que cette expertise montrera que la bande est le produit d’un montage», a-t-il affirmé.
Tout comme Guillaume Soro, Djibrill Bassolé a toujours dénoncé un montage et une «manipulation», thèse renforcée, par les avocats de la défense qui l’ont commandée, par une expertise privée menée en début d’année 2016.
«Monsieur Bassolé a bien appelé Guillaume Soro, comme il a communiqué avec d’autres hommes politiques, mais il ne faisait alors que se renseigner et discuter des événements», affirme Alexandre Varaut qui dénonce un emprisonnement «politique» de son client.
Djibrill Bassolé est emprisonné depuis le 29 septembre 2015. Sa défense espère désormais un non-lieu ou, à défaut, un procès public, où ce dernier «combattif et déterminé» voudra «prouver son innocence». Le président burkinabè, Roch Marc Kaboré, a à plusieurs reprises, déclaré qu’il souhaitait que cette affaire «soit réglée le plus rapidement possible, avant la fin de l’année», en précisant toutefois que c’était à la justice de fixer ces délais.
BELLA EDITH