Placée sous le thème "Paix sociale, consolidation de la démocratie et développement", cette marche a été l'occasion pour les fidèles et sympathisants du pouvoir d'exprimer leur adhésion aux actions gouvernementales en cours, notamment la mise en place du sénat, une semaine après une marche de l'opposition décriant le sénat et la politique du gouvernement de Luc Adolphe Tiao.
Rassemblés à la Place de la Nation (centre-ville), là où s'étaient réunis les militants et sympathisant de l'opposition il y a sept jours, les marcheurs ont rallié le rond-point des Nations unies où ils ont transmis un mémorandum de soutien au chef de cabinet du Premier ministre, à destination du président du Faso. Durant leur parcours, ils ont brandi des pancartes et des banderoles qui appellent à la mise en place du sénat, la deuxième chambre du Parlement burkinabé adoptée le 21 mai dernier, ou qui soutiennent la révision de l'article 37, limitant à deux le nombre de mandats présidentiels. "Nous allons modifier l'article 37 et alors?", "Oui à la candidature de Blaise Compaoré en 2015", "Avec Blaise Compaoré, c'est la stabilité et le progrès", "Oui au sénat", "Non au terrorisme de la minorité sur la majorité", peut-on lire sur les pancartes, banderoles et affiches.
De nombreuses personnalités du pouvoir, parmi lesquelles les membres du gouvernement, ont pris part à cette marche. Outre le secrétaire exécutif du CDP, Assimi Kouanda, également ministre d'Etat chargé de missions auprès de la présidence et François Compaoré, frère cadet du président Compaoré, on a relevé la présence de Marin Ilboudo, maire de Ouagadougou et de Simon Compaoré, son prédécesseur.
Pour le secrétaire exécutif national du CDP, Assimi Kouanda, la mobilisation de cette marche prouve encore que le peuple burkinabé est derrière son président, Blaise Compaoré.
Cette marche pour la paix et pour soutenir les actions du président Compaoré et de son gouvernement a connu également un succès dans la deuxième ville, Bobo-Dioulasso où des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour apporter leur soutien au chef de l'Etat. C'est à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso que la marche pour la paix a été organisée.
Le chef de file de l'opposition, Zéphirin Diabré a appelé à boycotter cette marche, tandis que l'Alliance pour la démocratie et la Fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), alliée du pouvoir jusqu'en fin 2012, s'est démarquée de cette initiative.
La manifestation de ce samedi est considérée comme une contre-marche de la "journée de protestation contre la politique du gouvernement" organisée le 29 juin 2013 par les partis de l'opposition, pour dénoncer la cherté de la vie, l'institution du sénat, les velléités d'un nouveau mandat pour le président Compaoré après 2015 ou encore contre la faiblesse des systèmes éducatifs et sanitaires. Les syndicats qui s'étaient désolidarisés de cette journée de protestation de l'opposition, préparent leur propre marche sur la même thématique contre la vie chère le 20 juillet prochain. Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, fait face désormais à une opposition réunie autour de l'Union pour le progrès et le changement (UPC avec 19 députés) et de son président Zéphirin Diabré, chef de file de l'opposition.
