Le capitaine Ibrahim Traoré, a nommé dimanche 8 décembre 2024, «sur proposition du Premier ministre», un nouveau Gouvernement deux jours après avoir dissout le précédent, selon un décret lu à la télévision d’État.
Le capitaine Traoré a démis vendredi 6 décembre 2024 de ses fonctions le Premier ministre Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla et dissout le Gouvernement, sans fournir aucun motif. La nouvelle équipe met le cap sur 2029, date projetée pour la fin de la Transition au Faso, selon une décision des Assises nationales 2024. Ce changement de Gouvernement intervient au moment où le Faso entame le dernier tournant de son processus de «retrait immédiat de la CEDEAO» décidé fin janvier 2024. Ce processus dure 12 mois.
Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, ancien ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement, un membre du cercle proche d’Ibrahim Traoré, a été nommé samedi 07 décembre au poste de Premier ministre.
Seulement trois femmes dans l’équipe
Peu de changements dans ce nouveau Gouvernement de 24 membres: le commandant Pélagie Kabré remplace au ministère de l’Action humanitaire Nandy Somé, dont le mandat a été entaché par une affaire de détournement de 3 milliards de FCFA (environ 4,2 millions de francs suisses) destinés à aider les personnes déplacées par le terrorisme depuis début 2015.
Le ministre de la Fonction publique et du Travail, Bassolma Bazié, est remplacé par Mathias Traoré. Au Ministère de la Défense, le général Célestin Simporé succède au général Kassoum Coulibaly. Gilbert Ouédraogo, précédemment Directeur de la communication de la Présidence du Faso, fait également son entrée au Gouvernement au poste de ministre de la Communication en remplacement de Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.
Cette nouvelle équipe, comme la précédente, compte seulement trois femmes. La plupart des 24 ministres sont des civils dans un régime dont le pouvoir est pourtant presque exclusivement détenu par des militaires. Le Burkina Faso est plongé dans une instabilité politique depuis début 2022 où le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba s’est emparé du pouvoir par un coup d’État contre le Président Roch Marc Christian Kaboré. Il a été évincé lors d’un second putsch huit mois plus tard, orchestré par le capitaine Ibrahim Traoré, toujours au pouvoir.
© Afriquinfos & Agence France-Presse