Madagascar: faiblesse de la production de riz

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture

En comparant le taux de proportionnalité entre l'augmentation de la production de riz et du nombre d'habitants à Madagascar, le nombre de la population a augmenté à quatre fois plus entre 1960 et 2011, alors que le taux de production du riz n'a augmenté que trois fois plus seulement entre 1960 et 2011. En 1960, Madagascar a eu 5 millions d'habitants et a exporté les restes de son stock en riz, tandis qu'actuellement le pays importe 200 000 tonnes de riz par an pour nourrir ses 21 millions d'habitants.

De différentes sources concordantes ont pu analyser que plusieurs raisons expliquent la faiblesse de la production du riz à Madagascar.
Selon les données du ministère de l'Agriculture, Madagascar possède au total 36 millions d'hectares de terres cultivables, mais seulement trois millions d'hectares, qui ne représentent même pas le dixième de ces terres arables, sont exploitées.
 

Les données de l'Institut national de la statistique (INSTAT) montrent que 70% des agriculteurs malgaches fonctionnent sur de petites surfaces de moins de 1,5 ha, 23% travaillent entre 1,5 et 4 ha et seulement 4,8% ont une terre de plus de 4 ha.

- Advertisement -

Un expert agronome en technique rizicole a expliqué à Xinhua, lors d'une interview exclusive, que la plupart des agriculteurs à Madagascar sont de petits agriculteurs. 2 500 000 cultivent sur un terrain de 60 ares pour produire 800 kg de paddy à chaque saison.

En outre, la technique rizicole très traditionnelle utilisée par les agriculteurs explique la faiblesse de la production à Madagascar, a indiqué l'expert. "Certes, des techniques rizicoles, comme le système de riz intensifié (SRI) et la culture du riz hybride chinoise, qui peuvent améliorer la production à l'hectare, sont déjà intégrés à Madagascar mais pratiqués par peu de gens pour les conditions exigés par ces méthodes. C'est pourquoi, Madagascar ne produit que 2 tonnes à l'hectare".

La maîtrise du système d'irrigation joue également un rôle important dans la riziculture, alors que la grande île ne maîtrise pas comme il faut l'irrigation de ses rizières malgré la riziculture pratiquée dans le pays, qui nécessite beaucoup d'eau, a dit l'expert.
"Si on veut vraiment augmenter la production du riz à Madagascar il ne faut pas oublier l'amélioration des matériels agricoles, l'utilisation des engrais, ainsi que le choix de la semence", a conclu l'expert.

La radio nationale malgache a rapporté dans son magazine économique "Fivoy", que les 79% des paysans à Madagascar utilisent une simple bêche comme principal outil de production. Seulement 2 personnes sur 1000 cultivateurs utilisent le tracteur et un sur 1 000 utilise le motoculteur. Seulement 33 sur 100 agriculteurs possèdent la charrue, 28 sur 100 utilisent la herse et 14 sur 100 riziculteurs possèdent la sarcleuse.

Les statistiques de la Banque mondiale sorties en 2010 ont montré que Madagascar n'utilise que 5 kg d'engrais chimiques par hectare pour sa riziculture. Ce sont les riziculteurs de haut plateau, la partie centrale de Madagascar, qui ont utilisé les engrais chimiques à cause de l'insuffisance de terrain. Ces paysans ont utilisé 50 à 80 kg d'engrais par hectare, mais actuellement la hausse du coût de la vie ne permet plus aux simples paysans malgaches de payer les 140 000 Ariary pour un sac de 50 kg d'engrais (un dollar vaut environ 2 000 Ariary).

L'INSTAT fait savoir que seulement 2 sur 100 riziculteurs malgaches achètent des semences qualifiées.
Selon les données de l'INSTAT, les 44% de terres cultivés à Madagascar sont occupés par la riziculture, les 52% par d'autres cultures, tandis que les 4% sont occupés par la forêt.
Notons que la plupart des ménages malgaches consomment du riz trois fois par jours tandis qu'un Malgache consomme en moyenne 114 kg de riz par an.