Madagascar: les murmures contre la qualité du service de Jirama se multiplient

Afriquinfos Editeur
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"Nos produits ont été pourris à cause des délestages de plusieurs heures sans avertissement de la part de la Jirama", a dit Mbinina, vendeur des produits laitiers au centre-ville d'Antananarivo, capitale de la grande île.

"Nous n'avons pas pu respecter le délai de notre livraison parce que l'électricité a été coupée pendant plusieurs heures", a indiqué Rolland, propriétaire d'une entreprise offshore informatique dans la capitale.

"Nous devons supporter le délestage sans avertissement, la coupure d'eau, la longue queue au paiement de la facture, la haute tension, le lenteur de service pour le remplacement du compteur, alors que si on a eu de retard pour le paiement de sa facture, la Jirama coupe tout de suite le compteur", se plaint Mme Felana, une mère de famille.

La Jirama essaie d'expliquer le motif de la coupure d'électricité et de l'eau mais ces explications ne semblent pas être convaincantes pour les victimes.

Selon des indiscrétions au niveau de la direction générale de la Jirama, cette société d'Etat malgache enregistre également des pertes pour des pratiques malsaines des certains gens.

"En ne citant que les vols de câbles et des carburants de la Jirama, ainsi que les factures impayées au niveau des ministères, nous savons que des clients truquent également le système de comptage au niveau du compteur de la Jirama pour ne pas payer leur consommation réelle. Mais nous n'avons pas encore de moyens pour éviter cette fraude. Plusieurs gens qui utilisent des bâtiments publics ne paient pas non plus de l'électricité et de l'eau", a expliqué à Xinhua un haut fonctionnaire de la Jirama sous couvert d'anonymat.

Selon les données de la Jirama, 31.500 mètres de câbles d'une valeur de 475 millions d'Ariary (1 dollar équivaut à 2.000 Ariary) ont été volés depuis le début de cette année.

Un économiste malgache a expliqué que la monopolisation du secteur eau et électricité à Madagascar par la Jirama est le fond du problème entre elle et les consommateurs. "Ce problème sera levé si ce secteur contient des concurrents puissantes comme dans le secteur télécommunication".

La Jirama totalise 114 centres de production électrique, dont 100 sont alimentés par des groupes thermiques diesels, tandis que les restes sont alimentés par des centrales hydroélectriques.