Madagascar : la pêche crevettière va très mal

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

"La pêche crevettière traverse la plus grave crise de son histoire, tant du point de vue économique que du point de vue de la ressource", a affirmé Claude Brunot.

En effet, les charges d'exploitation et notamment le coût du carburant augmentent régulièrement alors que les cours crevettiers sur le marché mondiaux s'effondrent. Par ailleurs, les ressources crevettières s'amenuisent d'une manière drastique malgré toutes les mesures prises pour maintenir l'effort de pêche industrielle et artisanale à un niveau jugé compatible avec les potentialités productives de celles-ci, a-t-il expliqué.

D'après les données de la Banque Centrale de Madagascar (BCM), la filière crevette a occupé le premier rang des exportations malgaches en 2002 alors qu'actuellement, elle est tombée au 6ème rang.

- Advertisement -

Entre la période de 2002 à 2009, la capture de crevette a baissé de 60%, le nombre de navires industriels utilisés a été diminué de 44% tandis que ceux des artisanaux était de moins de 80%. En conséquence, le nombre de personnel qui travaille en mer a baissé jusqu'à 62% entre cette période et le personnel à terre de 74%. Sur le marché international, le prix moyen (en Euros) du kilo des crevettes a diminué de 28% alors que le coût du litre du gasoil (en Ariary et dont 1 Ariary équivaut à peu près 2.000 dollars), a augmenté de 51%.

Selon le président du GAPCM, afin de régénérer les populations crevettières, de diminuer les charges d'exploitation et de maintenir les prix des "crevettes de Madagascar" à un bon niveau sur les marchés internationaux, des actions ont été entreprises.

Ces actions concernent notamment le renforcement du contrôle des activités de pêche traditionnelle qui avait toujours été sous-administré auparavant ; la protection des zones de nurseries de crevettes ; la réduction de la dépendance au carburant fossile qui est aussi le principal générateur de gaz à effet de serre ainsi que la mise en place d'une politique agressive sur le plan marketing lié à cette filière.

En ce qui concerne l'élevage de crevette, l'apparition de l'épidémie de la maladie virale dénommée "white spot" (syndrome du point blanc) en Mozambique menace déjà la crevetticulture malgache. De plus, la saisie récemment de 17 tonnes de fausses "crevettes de Madagascar" à Maurice inquiète déjà les opérateurs de cette filière si aucune mesure n'est prise.