Le Maroc envisage d’instaurer l’impôt obligatoire sur la fortune

Afriquinfos Editeur
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L'impôt obligatoire sur la fortune sera fixé selon des critères bien étudiés, qui détermineront les catégories de citoyens fortunés visés par cet impôt. Les propriétés seront également sujettes à imposition comme c'est le cas dans beaucoup de pays.

La mesure, qui devrait également comprendre un deuxième impôt concernant cette fois-ci le mode de vie des riches, se propose de prélever la différence du prix des produits de consommation de base subventionnés par l'Etat aux classes aisées.

Actuellement, la Caisse marocaine de compensation prend en charge, en plus du compte de réajustement des prix des carburants, le transport du pétrole brut entre les deux raffineries marocaines de Mohammedia (à 70 km au sud de Rabat) et Sidi-Kacem (à 100 km au nord de Rabat).

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Pour le gaz butane, dont le pays importe 80% de ses besoins, la Caisse subventionne l'écart entre le prix à l'importation et le prix de reprise appliqué par les raffineries locales.

La Caisse marocaine de compensation aurait déjà absorbé quelques 30 milliards de dirhams. Ce chiffre, qui équivaut à 5% du PIB marocain, a été dévoilé par le centre marocain de conjoncture (CMC) dans sa dernière lettre mensuelle. Le CMC estime que la caisse a atteint ses limites en pénalisant le budget de l'État sans pour autant atteindre sa cible: les plus démunis.

Le ministre marocain de la Communication M. Khalid Naciri, qui est également le porte-parole du gouvernement, avait souligné que le gouvernement marocain veillera à la gestion des problèmes que connaît l'économie nationale en raison de la conjoncture mondiale difficile, notamment à travers la Caisse de compensation qui absorbe des fonds importants afin de préserver le pouvoir d'achat des citoyens.

Il a rappelé que les pouvoirs publics marocains ont géré, au cours de cette année, deux grandes difficultés à savoir la subvention de la Caisse de compensation pour régler la facture à la place du citoyen et le dialogue social avec tout ce qui en découle comme engagements financiers considérables auxquels aucun autre gouvernement n'a fait face.

Ainsi, le déficit budgétaire pourrait atteindre 5%-6% du PIB dû à une hausse des dépenses de 3% du PIB par rapport au budget 2011, qui résulterait principalement de l'augmentation des charges de compensation des prix des produits pétroliers et certains produits alimentaires.

Dans ce sens, les charges de compensation seraient de l'ordre de 40 milliards de dirhams pour l'année prochaine, a affirmé pour sa part le ministre marocain de l'Economie et des Finances qui a ajouté que les efforts exceptionnels déployés par le gouvernement en ce qui concerne les augmentations résultant du dialogue social et leur impact sur la masse salariale dépasseront les 95 milliards de dirhams en 2012.

Selon M. Salaheddine Mezouar, la loi de Finances 2012 table sur un taux de croissance oscillant entre 4,7% et 5,2% (entre 5% et 5,5% pour le secteur non agricole), un taux d'inflation de 2% et un baril de pétrole de 100 dollars.

Le Maroc reste plus que jamais un pays endetté envers l'étranger et plus particulièrement vis-à-vis des institutions financières internationales, à leur tête la Banque mondiale et le club de Paris.

Selon le dernier bulletin statistique trimestriel de la dette publique publiée par la Direction marocain du trésor et des finances extérieures, relevant du ministère marocain des Finances, la dette publique du Maroc, qui a battu son propre record, a atteint 162,7 milliards de dirhams au 3ème trimestre 2010 contre 160,9 milliards de dirhams le trimestre précédent.