La police marocaine dément les allégations sur les troubles sanglants de Safi

Afriquinfos Editeur
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Dans certains quartiers populaires de la ville, la situation s'est subitement enflammée et a dégénéré en combats de rue alternant jets de pierres, coups de matraques entre forces de l'ordre et jeunes. Les quartiers se sont transformés en champs de bataille, occasionnant de très importants dégâts matériels.

Selon le correspondant du journal arabophone «Al Ahdath Al Maghribia» (Les événements du Maroc), des jeunes qui revendiquaient leur droit à des postes d'emplois ont occupé les voies ferrées, empêchant les mouvements des trains. Les manifestants se sont également dirigés vers les locaux d'un arrondissement et d'un commissariat de police et y ont mis le feu, détruisant dossiers et documents administratifs, ordinateurs et bureaux dont ils se sont servis comme combustible, a ajouté la même source.

Mercredi, la Direction générale de la Sûreté marocaine (DGSN) a démenti que les services de sécurité aient manipulé des individus pour incendier des locaux administratifs à Safi pour justifier leur intervention lundi contre des protestataires, annonçant qu'une enquête a été ouverte au sujet des allégations mensongères imputant la responsabilité du déclenchement des troubles à des individus aux ordres de ces services.

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Dans un communiqué cité par l'agence de presse marocaine MAP, la DGSN indique qu'à la suite des actes de vandalisme survenus dans la ville, marqués par l'incendie du siège du cinquième arrondissement de la Sûreté et de la dixième annexe administrative et l'entrave à la circulation des trains, certains organes de presse ont publié un communiqué de la section de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) à Safi prétendant mensongèrement que des individus aux ordres des services de sécurité ont mis le feu à ces édifices et brisé leurs devantures pour justifier l'intervention des forces de l'ordre contre les protestataires».

«En réalité, une cinquantaine d'individus appartiennent aux Coordinations des lauréats des instituts et l'alliance des fils du voisinage des phosphates ont dressé des barrières sur la voie ferrée reliant le complexe chimique au port de Safi, ce qui a eu pour effet d'interrompre la circulation des trains et de rendre nécessaire l'intervention des forces de l'ordre qui ont adressé aux protestataires des sommations pour leur dispersion, conformément à la réglementation en vigueur», précise le communiqué.

Toutefois, ajoute la même source, les protestataires se sont livrés, vers 17H00 de la même journée, à des actes de vandalisme consistant en l'incendie de l'annexe administrative et du siège de l'arrondissement de la Sûreté, mettant à sac les lieux et détruisant les documents et fiches s'y trouvant. Ces actes ont entraîné la blessure de 58 éléments des forces de l'ordre suite à des jets de pierre dont ils étaient la cible de la part des manifestants.

Pour le ministre marocain de la Communication, porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, les dérives survenues, lundi à Safi, sont d'«un certain niveau de gravité et n'ont aucun rapport avec l'expression démocratique».

Lors d'un point de presse à l'issue du conseil de gouvernement, M. Naciri s'est interrogé si le fait que des manifestants arborent des banderoles avec l'inscription «non au dialogue», mettent le feu aux sièges de la police et des autorités territoriales et portent atteinte aux intérêts des citoyens, s'inscrit dans le cadre d'un programme et d'actions de militantisme en faveur de la démocratie.