Madagascar : l’UA pour le retour sans condition de Marc Ravalomanana et les amendements de la feuille de route

Afriquinfos Editeur
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Dans le communiqué, l'UA se rallie à la décision du sommet extraordinaire des Chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), qui s'est tenu à Sandton, en Afrique du Sud, les 11 et 12 juin, concernant le retour sans condition de l'ancien président malgache Marc Ravalomanana dans la grande île.

Ainsi, "le Conseil a pris note de la décision du sommet extraordinaire de la SADC tenu à Sandton, en Afrique du Sud, du 11 au 12 juin, dans laquelle les chefs d'Etat et de gouvernement ont, entre autres, noté que le retour de Madagascar à la normalité constitutionnelle est une question d'urgence; approuvé, avec amendements, la feuille de route pour une sortie de crise à Madagascar; exhorté les dirigeants des mouvances Ratsiraka, Ravalomanana et Zafy à parapher la feuille de route dès que les modifications nécessaires auront été effectuées; exhorté la Haute Autorité de la Transition (HAT) à autoriser les personnalités malgaches en exil pour des raisons politiques à retourner dans le pays sans condition, y compris M. Marc Ravalomanana; et exhorté la HAT à élaborer et à mettre en œuvre de toute urgence tous les instruments juridiques encore en instance, afin d'assurer la liberté politique pour tous les Malgaches dans le processus inclusif devant mener à des élections libres, régulières et crédibles".

"Dans cette perspective, le Conseil a demandé que la feuille de route soit amendée en conséquence et que celle-ci soit pleinement conforme aux décisions et instruments pertinents de l UA et de la SADC", encore selon le communiqué.

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A cet égard, le Conseil a demandé au président de la Commission de convoquer, en temps opportun et en concertation avec le médiateur de la SADC, une réunion du Groupe international de contact sur Madagascar (GIC-M) en vue de coordonner l'action de la communauté internationale en appui à la mise en œuvre de la feuille de route et à la restauration de l'ordre constitutionnel à Madagascar.

Il est à rappeler qu'après la proposition de la feuille de route par Simao vers la fin du mois de janvier de cette année, l'ancien président du Mozambique, Joachim Chissano, a également apporté ses modifications à la mi-février à la feuille de route, qui a été paraphée par huit acteurs politiques malgaches le 9 mars.

Le cas de Madagascar a été ensuite discuté lors de la réunion de la Troïka, l'organe de coopération en matière de politique, de défense et de sécurité de la SADC, le 31 mars dernier, qui a remis le dossier à sa session extraordinaire de Windhoek, en Namibie, le 20 mai dernier.

Cette session de Windhoek a renvoyé la discussion à Gaborone en vue d'une réunion avec toutes les parties prenantes malgaches du 6 et 7 juin dernier.

Après les amendements et modifications réclamés par les autres mouvances qui n'ont pas paraphé la feuille de route, le sommet de la SADC à Sandton a sorti des résolutions entre autres, le retour sans condition de Ravalomanana au pays.

Pourtant, le président de HAT, Andry Rajoelina, ainsi que les forces armées malgaches ont déclaré qu'ils s'opposent à l'arrivée de l'ancien président dans le pays et prendraient les mesures nécessaires pour empêcher ce retour. "L'unique priorité pour la HAT et la seule issue de la crise est l'organisation des élections cette année", a précisé M. Rajoelina récemment lors d'un point de presse.

 Cette feuille de route serait le troisième document de sortie de crise malgache qui a débuté en décembre 2008, après les accords de Maputo signés le 9 août 2009 par les quatre personnalités dont le président de la HAT actuel, Andry Rajoelina, et les trois anciens présidents malgaches Zafy Albert, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana, ainsi que l'acte additionnel signé le 7 novembre de la même année.

 La crise politique à Madagascar a débuté en décembre 2008, entre Marc Ravalomanana, président de la république de 2002 à 2009 et Andry Rajoelina, maire de la capitale de l'époque. Mais depuis août 2009, la crise est devenue une impasse entre d'une part la HAT de M. Rajoelina et d'autre part les mouvances des anciens présidents Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy.

M. Ravalomanana s'est exilé au Swaziland puis en Afrique du Sud le 25 mars 2009, après avoir remis ses pouvoirs à un directoire militaire le 17 mars 2009 suite aux manifestations massives conduites par M. Rajoelina, qui s'est investi le 21 mars 2009 en tant que président de la HAT.