Le tourisme au Maroc vit des moments difficiles

Afriquinfos Editeur
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Pourtant, l’année 2011 n’avait pas trop mal commencé. Bénéficiant d’un report de la demande pour la Tunisie et l’Egypte, en raison des événements politiques, le Maroc avait enregistré une hausse de 10% des arrivées de touristes aux postes frontières entre janvier et avril, selon la même source.

Mais depuis l’attentat du 28 avril 2011, la donne a changé. La cellule de veille, formée suite à l’attentat, indique qu’il n’y a pas d’annulations massives: 22 000 pour mai, juin et juillet.

Ainsi, à l’exception d’Agadir (Sud du Maroc) qui est sur une évolution des nuitées de 11%, toutes les autres destinations ont dévissé. Fès (centre du Maroc) a cédé 13%, Ouarzazate (sud) 6%, Marrakech (sud) 4% et Tanger (nord) 3%. Quant à Marrakech, elle a enregistré une baisse de 23% des nuitées.

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A l’échelle nationale, les nuitées dans les établissements classés ont reculé de près de 17%, passant 1,5 million en mai 2010 à 1,2 million cette année. Ce sont surtout les touristes français qui ont fait défection avec une baisse de 28,3%.

Et sur les huit principaux marchés émetteurs, seuls les Belges affichent une croissance positive de 5% durant le mois de mai.

A noter que depuis le début de l’année, le taux d’occupation moyen des chambres a stagné. Il est de 42%, soit en dessous du  » seuil psychologique de rentabilité » que les investisseurs évaluent à 50%.

Pour faire face à cette baisse d’activité généralisée, les autorités marocaines ont lancé une campagne « I love Marrakech » destinée à rassurer et mettre l’accent sur les villes balnéaires (Agadir, Essaouira Mogador, Saïdia, Mazagan et Tanger).

Une campagne promotionnelle vise notamment les vacanciers « last minute » du Benelux. Il est aussi question de lobbying auprès des grands marchés émetteurs (France, Allemagne, Royaume-Uni et les marchés de l’Est). Les hôteliers, restaurateurs, agents de voyages marocains et étrangers, tentent également de se rabattre sur le tourisme interne et peaufinent leurs offres, à l’approche du Ramadan, en août prochain.

De même, il est surtout question de réaliser la Vision touristique 2020 qui place la question du développement durable et de l’environnement en tête de ses priorités, dans la mesure où elle prévoit la capitalisation des atouts et richesses naturelles et culturelles en faveur de la croissance socio-économique de toutes les régions du Royaume.

Ainsi, six programmes ont été définis autour du culturel, du balnéaire et du naturel, avec le développement durable comme toile de fond et complétés par des programmes centrés sur certaines niches à forte valeur ajoutée et sur certains segments spécifiques pour accroître l’attractivité des destinations.

Il s’agit du « Programme Azur 2020″, pour une véritable offre balnéaire Maroc, compétitive au niveau international, du  » Programme Green-éco-développement durable » pour valoriser les ressources naturelles et rurales tout en les préservant et veiller au respect de l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil en leur offrant des avantages socioéconomiques.

Il s’agit également du « Programme patrimoine et héritage », pour valoriser l’identité culturelle du Maroc à travers la structuration et la valorisation du patrimoine matériel et immatériel du Royaume et la mise en place de produits touristiques cohérents et attractifs mais également du « Programme animation, sport et loisirs » pour créer une offre d’animation riche, variée et complémentaire aux infrastructures touristiques de base.

Cette stratégie cite aussi le « Programme Niches à forte valeur ajoutée (ou affaires et bien-être) » en vue de faire du Maroc une nouvelle destination internationale du tourisme d’affaires et le  » Programme Biladi » pour répondre aux attentes des marocains en leur offrant un produit adapté tenant compte de leurs habitudes et de leur manière de voyager.

Ainsi, le Maroc ambitionne de devenir l’une des 20 plus grandes destinations mondiales à l’horizon 2020.