Plus de 98% des Marocains ont voté "oui" pour le projet de réforme de la constitution

Afriquinfos Editeur
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Le taux de participation a atteint 72,65% dans 94% des bureaux de vote qui sont au nombre de 37.570, selon les derniers résultats partiels et provisoires, annoncés dans la nuit de vendredi à samedi par le ministre marocain de l'Intérieur.

Il s'agit du premier référendum sous le règne du roi Mohammed VI qui a succédé à son père Hassan II, décédé le 23 juillet 1999.

Pour la première fois depuis son accession au trône du Royaume du Maroc en 1999, le souverain chérifien a voté au référendum constitutionnel, au bureau de vote sis au siège du Conseil de la Concurrence à Rabat. Son frère cadet, le prince Moulay Rachid, a aussi participé à la consultation référendaire sur le projet de révision de la constitution.

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Le 17 juin dernier, le roi avait annoncé qu'il votera "oui"à la nouvelle constitution. "Je dirai 'oui' parce que Je suis profondément convaincu que ce projet de Constitution nouvelle intègre en son sein toutes les institutions et l'ensemble des principes présidant à la démocratie, au développement et aux mécanismes de bonne gouvernance", a souligné le roi.

Selon les termes de cette nouvelle constitution, le roi reste le commandeur des croyants et le Chef suprême et Chef d'état-major général des forces armées royales. La nouvelle constitution donne également naissance au Conseil de la sécurité nationale.

Les pouvoirs du roi devront connaître une réduction importante au profit du Premier ministre qui devrait s'appeler dorénavant président du gouvernement.

Celui-ci verra ses prérogatives renforcées. Il aurait la possibilité de présider le Conseil des ministres sur instruction royale et de nommer des ministres et des hauts fonctionnaires de l'Etat.

La nouvelle constitution devrait reconnaitre la souveraineté populaire qui fait du peuple la base et la source de tous les pouvoirs. Elle devra également mettre en place les fondements d'une régionalisation démocratique et ceux de la protection et de la promotion de la langue et de la culture amazighes et reconnaitre la langue Amazighe comme langue officielle à côté de la langue arabe.

Pour ce qui est du Conseil supérieur de la magistrature, il devrait être composé du président de l'institution du médiateur, du président du Conseil national des droits de l'Homme et d'autres personnalités nommées par le roi.

Pour préserver l'indépendance de la justice, le ministre marocain de la Justice ne devrait pas figurer sur la liste des membres de ce conseil supérieur.

Par ailleurs, le Conseil constitutionnel devrait être transformé en une institution constitutionnelle.

Pour assurer le suivi du scrutin référendaire au niveau de 142 bureaux de vote, le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a dépêché 47 observateurs dans neuf préfectures du Royaume.

S'agissant des observateurs étrangers, un responsable de la commission du suivi du référendum relevant du CNDH a affirmé que le conseil n'a reçu aucune demande en rapport avec ce sujet de la part de quelconque organisation étrangère.

A noter que ce scrutin fait suite à plusieurs manifestations ayant eu lieu dans le pays depuis février 2011. Dimanche dernier, les manifestants favorables au référendum se sont rassemblés en très grand nombre. Plus d'un million de personnes ont pris part à travers le royaume aux marches et manifestations de soutien au projet de la nouvelle constitution.