Le roi du Maroc vote pour la première fois au référendum constitutionnel

Afriquinfos Editeur
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Son frère cadet, le prince Moulay Rachid, a aussi participé à la consultation référendaire sur le projet de révision de la constitution.

Cette révision de la loi fondamentale est basée sur sept fondements majeurs, qui concernent la séparation et l'équilibre des pouvoirs, un parlement issu d'élections au sein duquel la prééminence revient à la Chambre marocaine des représentants (1ère chambre), la reconnaissance constitutionnelle pour la première fois de la composante berbère amazigh, la volonté d'ériger la justice en pouvoir indépendant, le renforcement du statut du Premier ministre, la constitutionnalisation de l'institution du Conseil de gouvernement et la constitutionnalisation des instances en charge de la bonne gouvernance, des droits de l'Homme et de la protection des libertés.

Ainsi, le Premier ministre sera nommé, selon la prochaine constitution, au sein du parti politique arrivé en tête des élections de la première Chambre du parlement marocain et non plus désigné par le roi.

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Le discours royal du 9 mars dernier a précisé qu'en tant que chef d'un pouvoir exécutif effectif, "le Premier ministre sera pleinement responsable du gouvernement, de l'administration publique (…) et de la mise en oeuvre du programme gouvernemental ". "La consolidation de l'Etat de droit (…), l'élargissement du champ des libertés individuelles et collectives (…) ainsi que le renforcement du système des droits de l'homme dans toutes leurs dimensions figureront dans la prochaine réforme constitutionnelle", a expliqué le roi du Maroc.

Le roi a également annoncé le lancement de la phase suivante du processus de régionalisation avancée. Celle-ci va s'opérer selon des orientations fondamentales, permettant notamment de prévoir l'élection des conseils régionaux au suffrage universel direct, et la gestion démocratique des affaires de la région.

La régionalisation avancée doit également, selon le roi Mohammed VI, conférer aux présidents des conseils régionaux le pouvoir d'exécution des délibérations desdits conseils, en lieu et place des gouverneurs et des walis.

Elle doit aussi renforcer la participation de la femme à la gestion des affaires régionales et, d'une manière générale, à l'exercice des droits politiques et procéder à la refonte de la composition et des attributions de la Chambre des conseillers, dans le sens de la consécration de sa représentativité territoriale des régions.

Quant à la représentation des organisations syndicales et professionnelles, elle reste garantie au moyen de plusieurs institutions, dont et au premier chef, le Conseil Economique et Social et ce, dans le cadre de la rationalisation de l'action des composantes du paysage institutionnel.

Le 17 juin dernier, le roi avait annoncé qu'il votera "Oui" à la nouvelle constitution.

"Ton Premier Serviteur remplira son devoir national en votant 'Oui' pour le projet de nouvelle Constitution, soumis au référendum populaire. Je dirai 'Oui'  parce que Je suis profondément convaincu que ce projet de Constitution nouvelle intègre en son sein toutes les institutions et l'ensemble des principes présidant à la démocratie, au développement et aux mécanismes de bonne gouvernance. Je dirai d'autant plus volontiers que ce projet préserve la dignité et les droits de tous les Marocains, dans le respect de l'égalité et de la primauté de la loi", avait relevé le souverain chérifien.

"Je dirai donc 'Oui' à ce projet…  Ce projet confortera, de surcroît, la position d'avant-garde qu'occupe le Maroc dans son environnement régional, en tant qu'Etat qui se distingue par son parcours démocratique, unificateur et original", a conclu le roi du Maroc.