Madagascar : le trafic illicite de tortues prend de l’ampleur

Afriquinfos Editeur
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D'une source auprès de la justice malgache, 29 affaires liées au trafic de tortues ont été déposées auprès du Tribunal de Mahajanga, à 580 km au nord-ouest d'Antananarivo, capitale de Madagascar, mais la plupart des trafiquants ne sont pas sanctionnés, d'où la continuation du trafic illicite de tortues dans le pays.

Pourtant, les espèces endémiques se diminuent sans cesse. Le journal l'Express de Madagascar montre que seulement 200 tortues à éperon, une espèce très endémique dans le pays, sont recensées actuellement dans leur site d'origine contre 400 en 2009.

Joint par téléphone, un des avocats traitant les affaires de tortues auprès du Tribunal de Mahajanga, a dévoilé à Xinhua, tout en demandant son anonymat, que la destination principale des tortues malgaches serait la Thaïlande, où une tortue âgée de 2 à 4 ans coûte entre 180 à 273 dollars.

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"Les trafiquants thaïlandais cherchent ensuite des bénéfices en vendant les tortues malgaches jusqu'à 4 600 dollars aux collectionneurs d'animaux des Etats-Unis, d'Europe ainsi que d'Asie", a-t-il dit, en ajoutant que sur 590 espèces de tortues malgaches répertoriées sur le marché thaïlandais, 160 sont des tortues radiées.

Pour les tortues plus âgées, elles sont destinées aux hôtels de luxe à Madagascar. La viande de tortue est aussi classée parmi les meilleures viandes dans la ville de Toliara, à 950 km au sud-ouest de la capitale malgache, où elle est vendue aux environs 5 dollars par espèce.

Les chercheurs et experts de la biodiversité malgache disent que la tortue radiée de Madagascar, qui se trouve dans la partie sud et sud-ouest de la grande île, serait disparue d'ici 20 ans si la consommation ainsi que son commerce illicite continuent encore.

L'ONG internationale de protection de la nature et de l'environnement (WWF) à Madagascar a rendu public récemment que 103 espèces de faune et de flore malgaches, dont 62 espèces végétales et 41 animales toutes espèces confondues sont actuellement recensées en voie de disparition, à cause de la collecte illégale dans le pays.