Le Maroc introduit pour la première fois la constitutionnalisation de l’égalité homme-femme

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Agenda

mai 2024
L M M J V S D
 12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
2728293031  

Ainsi, le statut et les droits des femmes se trouvent renforcés dans le nouveau texte avec la stipulation de l'égalité entre l'homme et la femme dans les droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental et l'engagement constitutionnel de l'Etat marocain à œuvrer à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes.

Il faut noter que malgré la conviction croissante de la nécessité d'élargir la participation des femmes à la prise de décision politique et d'élaborer des politiques plus équilibrées et équitables dans ce sens, la représentativité des femmes au Maroc restent en deçà des ambitions du pays.

En effet, le nombre de femmes ayant accès aux postes de responsabilité dans les différentes administrations marocaines ne dépasse pas 10 %.

- Advertisement -

Au niveau des collectivités locales, rares sont les partis politiques marocains qui se sont efforcés de démocratiser leur fonctionnement interne en imposant un quota de 20 % de femmes parmi les cadres, y compris au bureau politique.

L'absence de la parité est l'une des raisons pour lesquelles les femmes marocaines fuient les partis politiques.

Selon une étude sur la représentation des femmes dans les conseils élus réalisée en 2010 par le programme de gouvernance locale, le quota à 12% est jugé toujours insuffisant par un grand nombre de femmes (97%), qui recommandent son augmentation pour améliorer davantage leur représentativité politique.

D'après ce document, le mécanisme des quotas a permis de passer de 127 femmes élues en 2003, à 3.622 femmes élues en 2009, date à partir de laquelle, des femmes ont fait leur entrée dans les communes, autant rurales qu'urbaines.

L'étude précise, en outre, que ces femmes ont, toutefois, intégré le champ politique local avec des facteurs handicapants ( absence d'antériorité politique, d'expérience, de soutien et d'accompagnement) et qu'elles se trouvent face à une gestion communale conditionnée par le poids des traditions politiques et socioculturelles et par l'exclusivité masculine, caractérisée par une véritable monopolisation de la gestion locale par les hommes.

C'est ainsi que le pourcentage des conseillères, membres de bureaux ne représente que 42,72%, et que seules 0,50% de femmes élues sont présidentes et 6,53 % sont vice-présidentes.

En conséquence, si le quota a permis aux femmes d'accéder aux conseils communaux, il ne leur a pas permis d'avoir accès aux postes de responsabilité directes et à la prise de décision au sein de ces conseils, relève l'étude.

Dans tous ses discours, le roi a toujours appelé à encourager " l'égal accès des hommes et des femmes aux fonctions électives".

Mme Fouzia Assouli , présidente de la Ligue démocratique des droits de la femme (LDDF) du Maroc, précise dans ce sens que "les 51% de la société marocaine ne doivent plus être considérés comme des citoyens de seconde zone. Dans 15 ans, la majorité des cadres du Maroc seront des femmes. Il a fallu donc constitutionnaliser la citoyenneté complète de la femme".