Maroc: La campagne référendaire démarre officiellement mardi

Afriquinfos Editeur
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Selon le communiqué, "la compagne commence mardi et prendra fin le 30 juin", pour une réforme qui renforce notamment les pouvoirs du premier ministre.

A partir de la date, l'utilisation des moyens audiovisuels durant la campagne référendaire est légalement ouverte aux partis politiques et aux organisations syndicales participantes.

La supervision de l'utilisation des médias audiovisuels publics est confiée à une commission qui comprend un représentant du ministère marocain de la communication et des représentants des partis politiques et des organisations syndicales participant à la campagne référendaire, ainsi que des représentants des différents moyens audiovisuels publics.

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Douze minutes sont accordées aux partis et syndicats qui comptent des groupes dans une des deux chambres, sept pour les structures politiques représentées dans le parlement et trois pour les partis reconnus et non représentés dans l'hémicycle.

La majorité des partis politiques se sont déclarés satisfaits quant au projet de réforme de la constitution, qui consacre de larges prérogatives au Premier ministre qui devient président du gouvernement et définit le régime de gouvernance au Maroc comme monarchie constitutionnelle démocratique, parlementaire et sociale.

Le parti islamiste Justice et développement (PJD, opposition parlementaire), l'Union socialiste des forces populaires (USFP, coalition gouvernementale) et l'Istiqlal (le parti du premier ministre) ont appelé à voter "oui". Le parti du progrès et du socialisme (PPS, coalition gouvernementale) et le Parti authenticité et modernité également.

D'autres formations ont toutefois appelé à "boycotter" le référendum pour protester contre le contenu du projet de réforme qui ne remet pas en cause. Il en est ainsi du Parti socialiste unifié (PSU, opposition parlementaire représentée par trois députés au parlement), le Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste (PADS, non représentée au parlement) et la voie démocratique (non représentée au parlement).

Le Mouvement de jeunes du 20 février, qui revendique des changements politiques et une limitation des pouvoirs du roi, doit encore faire savoir sa position. Vendredi 17 juin, le roi du Maroc Mohammed VI a présenté les grands changements de la loi fondamentale et annoncé l'organisation, le 1er juillet, du référendum constitutionnel.

Le roi a affirmé qu'il sera le premier à remplir son devoir national en "Oui" pour le projet de nouvelle Constitution, soumis au référendum populaire, prévu pour le 1er juillet prochain.

Les principaux apports du nouveau projet résident dans la clarification des compétences du roi et la levée de la confusion que l'article 19 de la Constitution de 1996 comporte.

Le pouvoir législatif est désormais du ressort exclusif du parlement et les compétences du roi résident dans le fait qu'il est chef des croyants (Amir Al Mouminine) et préside à ce titre le Conseil supérieur des Ouléma (Erudits de l'Islam).

Le roi est aussi le chef de l'Etat, "son Représentant Suprême, Symbole de l'unité de la Nation, Garant de la pérennité et de la continuité de l'Etat et Arbitre Suprême qui, transcendant toute appartenance politique ou autre, veille à la préservation des choix démocratiques de la Nation, et à la bonne marche de ses institutions constitutionnelles".

Autres nouveautés concernent la consécration constitutionnelle de la monarchie citoyenne et du roi citoyen, à travers l'inviolabilité de la personne du roi et le relèvement de l'âge de la majorité du roi à 18 ans, au lieu de 16, à l'instar de tous les Marocains.

La nouvelle constitution marocaine consacre la constitutionnalisation de l'Amazighe comme langue officielle du Royaume, au côté de la langue arabe, la promotion de toutes les expressions linguistiques et culturelles marocaines et l'ouverture sur l'apprentissage et la maîtrise des langues internationales les plus utilisées.

Le texte prévoit aussi la constitutionnalisation de tous les droits de l'homme, tels que reconnus universellement, la consécration de prééminence des conventions internationales par rapport aux législations nationales et la promotion de l'égalité de l'homme et de la femme, dans tous les droits politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux par la création d'un mécanisme de promotion de la parité.

Au cours d'un forum d'échanges avec la population, la mission onusienne a expliqué ses tâches principales non sans permettre aux chefs traditionnels, aux femmes, aux jeunes et aux hommes des médias de la région de discuter de leur engagement pour la réconciliation nationale.

Le chef de la délégation de l'ONUCI, Kenneth Blackman, a salué l'adhésion de la population à une sortie de crise "définitive et durable".

"Des lueurs d'espoir sont, aujourd'hui perceptibles dans le ciel de la Côte d'Ivoire et l'ONUCI ne baissera pas les bras pour conduire les vastes chantiers liés à la sécurisation des biens et des personnes, de la réconciliation nationale et de la relance économique indispensable pour le retour à toute normalité", a-t-il déclaré.

Le concept des "Journées de l'ONUCI" a pour objectif de "mieux se faire connaître des populations, s'imprégner des réalités des localités visitées et encourager la réconciliation et la cohésion sociale", a souligné M. Blackman.

L'ONUCI a en outre initié entre samedi et lundi un forum itinérant de discussions et de sensibilisation des populations dénommé "ONUCI Tour" qui a servi de cadre d'excuses publiques d'un partisan du régime déchu dans la localité de Niénesso, dans le département d'Odienné (nord, 800 km d'Abidjan) où les populations se sont engagées à s'inscrire dans le processus de réconciliation.

A Soubré (centre ouest, 400 km d'Abidjan), la campagne "ONUCI Tour" a permis à 80 leaders communautaires de s'imprégner du rôle de la mission dans le processus de paix et de s'engager pour une meilleure contribution à l'instauration d'un environnement de paix et de cohésion sociale.

"Il faut pardonner, car c'est le pardon qui libère. Laissons tomber tout ce qui peut nous gêner dans la construction du tissu social dégradé", a demandé aux leaders communautaires le préfet de Soubré, Florent Léopold Anon, les exhortant à se mettre dans les dispositions de réceptivité du "message de paix et du vivre ensemble".

"Nous nous inscrivons pleinement dans le processus de paix et nous engageons à transmettre le message aux autres", a rassuré l'Imam Issa Koné, au nom de la communauté musulmane.

Pour le pasteur Zadi David, "le temps de la guerre et de la belligérance est passé. Il ne reste qu'à faire la paix et à pardonner".

A Korhogo (nord, 600 km d'Abidjan) et Man (ouest, 600 km d'Abidjan), l'ONUCI a choisi le sport pour promouvoir la paix et la réconciliation nationale avec l'organisation simultanément samedi de tournois.

A Korhogo, 16 équipes issues de huit établissements scolaires publics et privés ont disputé les "trophées de la réconciliation et de la paix" à travers un double tournoi de basket-ball et de handball.

Pendant ce temps à Man, huit équipes de football dont deux féminines composées par la jeunesse de tous les quartiers du chef- lieu de la région de l'ouest prenaient part à un tournoi.

Le chef de la délégation de l'ONUCI à Korhogo, Kombate Namyette Kodjo, définissant les objectifs du tournoi, a appelé au pardon pour une réconciliation réussie.

"Plus qu'un simple jeu, ce tournoi revêt un caractère particulier en ce qu'il veut vous faire partager les valeurs de rassemblement, d'esprit d'équipe et surtout d'appréciation des événements avec fair-play", a-t-il dit.

Les Casques bleus de l'ONUCI appuyés par les soldats français de la force Licorne ont joué un rôle décisif dans l'arrestation le 11 avril de l'ancien président Laurent Gbagbo qui refusait de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à l'issue du scrutin présidentiel.