Le Maroc considère comme délit le travail des enfants de moins de 15 ans

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Surexploités et mal payés, ces enfants représentent une main- d'oeuvre bon marché, qui reste à la merci totale de l'employeur. En cas d'accident, qui est très fréquent, les petits ouvriers se retrouvent à la rue sans aucune forme d'indemnisation.

Selon le Haut Commissariat au Plan du Maroc du Maroc (HCP), le travail des enfants âgés de 7 à moins de 15 ans au Maroc concerne 147.000 personnes en 2010, soit 3% de l'ensemble des enfants de cette tranche d'âge.

Pour faire face à cette situation, le Maroc a adhéré à la convention internationale des droits de l'enfant, et a mis en place le Plan d'action national pour l'enfance (2006-2015).

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Le législateur marocain a ainsi réglementé certains aspects du travail des enfants notamment l'âge du premier emploi, les conditions de travail, la protection de la santé des jeunes travailleurs, l'interdiction de leur emploi dans des travaux dangereux ou de nuit, le salaire, les congés, la couverture sociale, la formation et l'apprentissage, etc.

Les instruments législatifs et réglementaires de nature à éviter l'exploitation des enfants en bas âge à travers leur emploi existent, en conséquence, pour l'essentiel, d'autant qu'ils doivent être approchés de l'obligation scolaire jusqu'à l'âge de 14 ans révolus.

En plus, le Code du travail interdit l'emploi des mineurs avant l'âge de 15 ans. Il considère, comme délit, le travail de ces enfants.

En cas de récidive, la pénalité va du paiement d'une amende pouvant aller jusqu'à 60.000 DH (environ 7.700 dollars). Aussi, l' emploi de la petite fille ou du petit garçon expose-t-il à une peine de trois mois d'emprisonnement.

Les engagements du Maroc dans ce domaine portent également sur la révision de la liste des emplois considérés comme dangereux pour les moins de 18 ans, en portant leur nombre de 10 à 30 emplois, le renforcement du programme "Tayssir" qui apporte un soutien direct aux familles démunies afin qu'elles poursuivent la scolarisation de leurs enfants.

D'autres initiatives ont également été prises pour sensibiliser à la protection de l'enfance, notamment la question des petites bonnes, et améliorer la lutte contre le travail des enfants, à travers le soutien aux ONG actives dans ce domaine et le suivi de l'application des lois en vigueur.

Une étude nationale sur l'emploi avait montré que le nombre des enfants travailleurs, âgés de 7 à 15 ans, a diminué de manière significative, passant de 500.000 en 1999 à 170.000 en 2009.

Selon la même étude, 93,5% de ces enfants en milieu rural sont employés dans les secteurs de l'agriculture et de la pêche, alors que 43,9% des enfants travaillant en milieu urbain sont employés dans les services et 36,4 % dans l'industrie et l'artisanat.

Réduire progressivement l'ampleur du travail des enfants, avant de l'éliminer complètement, nécessite de mettre en oeuvre des moyens de politique économique et sociale, institutionnels et juridiques de nature à atténuer (ou à faire disparaître) les facteurs qui en sont à l'origine.