Les braconniers encourront des peines plus lourdes au Mozambique

Afriquinfos Editeur
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Ce projet de loi envisage des peines de 8 à 12 années de prison pour ceux qui abattraient sans une  licence à cet effet des animaux d'une espèce protégée, ou qui utiliseraient des moyens interdits pour pêcher, comme des explosifs ou des substances toxiques.

De plus, les personnes reconnues coupables d'exploitation illicite, de stockage, de transport ou de vente d'espèces protégées encourront des amendes d'un montant égal à 50 à 1.000 fois le salaire mensuel minimum du pays, ce qui représenterait selon les taux de change actuels une amende de 4.425 à 88.500 dollars. Toute violation des dispositions de la Convention internationale sur les espèces protégées (CITES) pourrait également entraîner une amende pouvant atteindre jusqu'à mille fois le salaire minimum mensuel. La même peine s'appliquera à toute personne déclenchant des incendies de forêt. Les braconniers utilisent fréquemment le feu pour faire sortir le gibier.

"Toute personne utilisant des armes à feu ou des pièges illégaux, même sans avoir attrapé d'espèces protégées, pourra être condamnée à deux ans de prison", a déclaré le ministre du Tourisme Carvalho Muaria.

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Les personnes qui dégraderaient les écosystèmes par la déforestation, l'incendie, ou "tout autre acte volontaire", auront l'obligation de restaurer la zone dans leur état antérieur. Ce projet de loi cherche également à assurer la réhabilitation et la réorganisation des réserves naturelles, et à concevoir des méthodes de gestion innovantes et pragmatiques pour réconcilier les intérêts du secteur public, des compagnies privées et des communautés vivant dans ou près des réserves naturelles.

M. Muaria a déclaré que a législation actuelle ne permet pas de sanctionner les contrevenants par de lourdes peines, et il n'y a donc pas de mesures qui découragent le braconnage.

Les pressions sur les animaux sauvages dues au braconnage ont considérablement augmenté ces dernières années dans le pays lusophone, notamment dans le parc national du Limpopo et dans la réserve de Niassa.

"Les animaux les plus en danger sont les éléphants et les rhinocéros", a expliqué M. Muaria, ajoutant qu'au dernier trimestre 2012 et au premier trimestre 2013, la plus grande zone de conservation du pays, la réserve de Niassa, a perdu deux à trois éléphants par jour à cause du braconnage. Dans le parc national du Limpopo, les 15 derniers rhinocéros ont été tués au milieu de l'année dernière. Il n'existe plus de rhinocéros à cet endroit.

Le ministre a également expliqué que le Mozambique est utilisé comme couloir pour la contrebande d'ivoires et de cornes de rhinocéros (en majorité tués en Afrique du Sud) destinées au marché asiatique.

 Les zones de conservation actuelles sont divisées par le projet de loi en zones de conservation totale et zones de conservation d'utilisation durable.

Dans les zones de conservation totale, qui couvre les réserves naturelles et les parcs nationaux, il est interdit de chasser, de pratiquer l'agriculture, l'abattage d'arbres, des activités minières et tous autres actes pouvant endommager la biodiversité. Les "zones de conservation d'utilisation durable" comprennent les réserves spéciales, les zones de protection environnementales, les zones de chasse officielles, les zones de conservation communautaires, les sanctuaires et les fermes sauvages privées. Ces zones sont régies par leurs propres règles.