Blanchiment des capitaux : Le Maroc ne figure plus sur la liste noire du GAFI

Afriquinfos Editeur
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Cette décision intervient après celle prise en juin 2013 et qui avait autorisé le lancement de la procédure de sortie définitive du Maroc de la surveillance du GAFI par l'envoi d'experts pour une évaluation sur place des progrès réalisés par le Maroc à cet égard.

Les experts du GAFI étaient en visite au Maroc les 16 et 17 septembre dernier. C'est à l'issue de cette visite que l'instance internationale a entériné sa décision et a enlevé le Maroc de sa liste noire. Le groupe a notamment salué les progrès importants réalisés par le Maroc en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (LBC/FT), notant que le pays a établi le cadre législatif et réglementaire lui permettant de tenir les engagements pris dans son plan d'action relatif aux défaillances stratégiques identifiées par le GAFI en février 2010.

En effet, le parlement marocain avait adopté en avril dernier un projet de loi relatif à la lutte contre le blanchiment d'argent qui s'étend également sur le financement d'activités terroristes. Pour rappel, le projet de loi anti-blanchiment d'argent comporte deux articles. Le premier affine la définition de l'acte terroriste. Ainsi, le financement du terrorisme constitue un acte de terrorisme, même s'il est réalisé hors des frontières marocaines. Le deuxième article, quant à lui, définit les revenus comme " tous les types d'avoirs corporels ou incorporels, meubles ou immeubles, divis ou indivis, ainsi que les actes ou documents juridiques, attestant la propriété de ces avoirs ou des droits qui s'y rattachent".

Le nouveau texte étend le champ des actes incriminés pour englober la lutte contre le financement du terrorisme et élargi les pouvoirs et compétences de la justice marocaine pour réprimer les crimes de blanchiment d'argent commis sur le territoire national ou à l'étranger. En vue de faciliter les enquêtes au sujet du blanchiment d'argent, le texte prévoit une coopération internationale, la mise en place d'un dispositif de surveillance et autres mesures de vigilance pour identifier les opérations douteuses.

Ainsi, le Maroc, outre la ratification des instruments internationaux, s'est investi dans le renforcement de son cadre juridique grâce à la promulgation d'une loi sur la lutte contre le blanchiment d'argent, loi qui répond aux exigences des instruments internationaux en la matière et tient en compte les quarante recommandations du GAFI concernant le blanchiment des capitaux.

"Le Maroc continuera à travailler avec GAFIMOAN (Groupe d'Action Financière du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord), afin de corriger l'ensemble des problèmes en matière de LBC/FT identifiés dans son rapport d'évaluation mutuelle", conclut le GAFI. Il a également affirmé sa détermination à prendre toutes les mesures requises pour renforcer l'intégrité du système financier du Maroc.

Pour le président de l'unité de traitement du renseignement financier (UTRF), M. Hassane Alaoui Abdallaoui, la décision du GAFI vient couronner les efforts déployés par le Maroc pour se conformer aux normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. "L'inscription du Maroc sur les listes du GAFI constituait potentiellement un risque élevé pour l'économie et le secteur financier marocain alors même qu'ils continuent à se développer à l'international et que le Royaume ambitionne de promouvoir Casablanca en tant que centre financier international", a indiqué M. Alaoui à la presse marocaine.