L’Allemagne a annoncé lundi 14 avril qu’elle verserait 125 millions d’euros supplémentaires pour l’aide humanitaire au Soudan, la « plus grande catastrophe humanitaire de notre temps » selon elle, à la veille d’une Conférence à Londres sur ce pays africain dévasté par deux ans de conflit.
Cette enveloppe doit permettre aux ONG de fournir nourriture et médicaments aux victimes de la guerre mais aussi de « stabiliser la situation dans les pays voisins », dont les capacités d’accueil des réfugiés « atteignent leurs limites », a justifié la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock dans un communiqué. Le Soudan, troisième plus vaste pays d’Afrique, est déchiré par la guerre que se livrent depuis deux ans le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’Armée, et son ancien adjoint Mohamed Hamdane Daglo, chef des paramilitaires FSR.
« Par soif du pouvoir », les deux rivaux « soumettent leur propre peuple à d’immenses atrocités » dans ce qui est devenu la « plus grande catastrophe humanitaire de notre temps », a dénoncé Mme Baerbock. « Avec du soutien venu de l’étranger », les deux camps « ne déchirent pas seulement leur propre pays, mais sont responsables de la mort par famine de dizaines de milliers de personnes », a-t-elle ajouté. Dans ce pays de 50 millions d’habitants, la guerre a fait 13 millions de déplacés et réfugiés, a indiqué lundi 14 avril un responsable régional du Haut Commissariat des réfugiés (HCR).
Organisée par le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Union Européenne et l’Union Africaine, la conférence qui se tiendra à Londres ce 15 avril, deux ans jour pour jour après le début du conflit, vise à sécuriser des accès humanitaires mais aussi à trouver une « solution politique » au conflit, souligne Mme Baerbock. « Les États du Golfe jouent un rôle particulièrement important » sur ces deux points, ajoute la ministre, alors que le régime soudanais accuse notamment les Emirats arabes unis de soutenir les FSR via le Tchad.
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